La Proclamation du 1er novembre 1954 "n'était pas exclusive, elle a ouvert grand la porte devant toutes les forces nationales vives pour rejoindre le Front de Libération Nationale (FLN) et a permis l'adhésion massive du peuple algérien à la cause d'indépendance", ont affirmé mardi les historiens Mohammed El-Korso et Ameur Rekhila. "La Proclamation du 1er novembre 1954 ou ‘Constitution de la Révolution' est le fruit d'un parcours historique s'étendant de la résistance de l'Emir Abdelkader à la lutte politique du mouvement national, qui avaient précédé le déclenchement de la Guerre de libération", a précisé M. El-Korso, ancien président de l'association "massacres du 8 mai 1945" dans un entretien à l'APS. Il a ajouté, dans ce sens, que "la Proclamation du 1er novembre 1954 n'était pas exclusive comme le prétendent certains, elle a bien ouvert la porte devant toutes les forces nationales activant en Algérie et en France pour rejoindre le FLN". Le document était porteur de "nombreux messages" dont le principal consistait en "la définition de l'objectif suprême de la Révolution, à savoir l'indépendance et le recouvrement de la souveraineté nationale", a expliqué l'historien. Par ailleurs, M. El-Korso a tenu à mettre l'accent sur l'impératif de "faire preuve de vigilance dans tout traitement des évènements historiques, notamment avec les archives détenues par la France qui veut dénaturer l'histoire de l'Algérie". Il a, en outre, évoqué les évènements du 8 mai 1945 qu'il a qualifiés de "saut qualitatif et de tournant politique décisif" dans le parcours du mouvement national anticolonial. Les massacres de Sétif, Guelma et Kherata, a-t-il poursuivi, ont constitué un point de mutation dans l'action politique poussant les jeunes à tirer des enseignements et à comprendre que "la Révolution était l'unique alternative". "Il ne faut pas limiter en une seule journée les conditions et préparatifs du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954, car elle a bien été précédée de plusieurs évènements et dates revendiquant l'indépendance et le recouvrement de la souveraineté nationale", a-t-il ajouté. A travers les évènements du 8 mai 1945, le peuple algérien a manifesté sa détermination à "chasser" le colonialisme, a-t-il souligné. "La volonté et la détermination de ceux qui ont déclenché la Révolution du 1er novembre a eu raison de leurs craintes, forts qu'ils étaient du soutien du peuple algérien", a-t-il fait remarquer. La Proclamation du 1er novembre a permis l'adhésion massive du peuple algérien à la cause d'indépendance "La Révolution algérienne a eu le grand mérite de faire passer la charte des Nations Unies de la colonne théorie à celle de la pratique", a estimé pour sa part l'historien Ameur Rekhila affirmant que la Proclamation du 1er novembre "a réalisé l'aspiration du peuple algérien d'adhérer en masse à la cause d'indépendance". Les auteurs de la Proclamation du 1er novembre 1954 se sont adressés au peuple algérien sans exclusive en érigeant le FLN en "rassemblement de forces politiques et nationales". Ils ont lancé leur appel à l'Algérien, nonobstant son appartenance politiques et sociales. La Proclamation du 1er novembre "était une référence en termes d'éthique pour le FLN, de 1954 à 1962, reflétée par la plate-forme de la Soummam en 1956 ainsi que les communiqués et déclarations du Conseil national de la Révolution (CNR), le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et d'autres instances révolutionnaires". Il a, par ailleurs, fait observer que les massacres du 8 mai 1945 "constituaient un tournant décisif dans le parcours du mouvement national et peuple voulait un "passage de l'action politique à l'action militaire". M. Rekhila a, dans ce sens, mis en exergue le rôle incarné par des jeunes de l'Organisation Spéciale (OS), lesquels avaient renforcé l'orientation décidée vers l'action militaire.