Le Maroc semble avoir utilisé le logiciel de contrôle des ordinateurs de Hacking Team, une entreprise italienne, pour espionner les activités du secrétariat de l'ONU relatives à la question du Sahara occidental, a rapporté mercredi l'agence de presse sahraouie (SPS). Selon des documents confidentiels, le Maroc est le 3e plus gros client et a déboursé plus de 3 millions d'euros à HackingTeam. Dont 1,19M d'euros pour la DST, 1,93M d'euros pour le CSDN (Conseil suprême de la défense nationale, présidé par Mohammed VI) a ajouté SPS. La révélation provient de 400 gigabits d'informations soutirées du site de l'entreprise Hacking Team et publiées dimanche par des pirates anonymes. La société milanaise vend des logiciels espions pour des centaines de milliers d'euros à des pays et des services de sécurité qui font fi de l'éthique virtuelle et dont le Maroc fait partie. Plusieurs documents confidentiels du Département des Opérations de Paix de l'ONU (DPKO) subtilisés par les services marocains ont été dévoilés par le hacker qui agit sous le pseudonyme de Chris Coleman. D'autres documents semblent émaner d'autres services dépendant du Secrétariat Général de l'ONU. Selon des informations fournies par Google, le Maroc avait installé trois points de surveillance. A Rabat, avec des outils de surveillance massive de la société française Amesys (Bull-France). A Casablanca et à Tanger, avec des outils de sécurité offensive de Hacking Team et Vupen (France) respectivement. D'après Reporters Sans Frontières, le logiciel de Hacking Team a été identifié sur les ordinateurs des bureaux du site dÆinformation marocain Mamfakinch, quelques jours après que ce média a reçu le Breaking Borders Award 2012 par Global Voices et Google. Un logiciel malveillant y avait été déployé via un document Word, qui prétendait contenir des informations confidentielles importantes.