Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a plaidé mardi pour l'installation du gouvernement libyen d'union nationale à Tripoli, appelant le Parlement libyen "à assumer ses responsabilités" en ce sens, après un nouveau report mardi d'une séance consacrée au vote sur ce gouvernement. "Je me joins aux appels en Libye et dans la région pour que le Conseil présidentiel s'installe à Tripoli, si la sécurité le permet, et prenne toutes les mesures indispensables à un transfert du pouvoir pacifié et ordonné au gouvernement d'union", a déclaré M. Ban au terme d'une visite à Tunis. "J'appelle la Chambre des représentants (le Parlement reconnu internationalement, ndlr) à assumer ses responsabilités en mettant en œuvre toutes les dispositions de l'accord politique" conclu en décembre au Maroc sous parrainage de l'ONU, a-t-il ajouté. Les quelque 200 membres de ce Parlement ont jusque-là échoué à procéder au vote d'investiture du gouvernement d'union issu du processus onusien, faute de quorum. En février, une centaine d'entre eux avaient toutefois proclamé dans un communiqué leur soutien au gouvernement d'union. A défaut de vote du Parlement, c'est en se basant sur ce communiqué de soutien que le Conseil présidentiel avait proclamé le 12 mars l'entrée en fonction de ce gouvernement d'union. Depuis, il a été rejeté par les deux gouvernements rivaux qui se disputent le pouvoir, l'un basé à Tripoli et l'autre dans l'est du pays. Et le gouvernement dit de Tripoli s'oppose fermement à son installation dans la capitale. "Le peuple libyen mérite la paix, la sécurité et la prospérité sous un gouvernement fort et unifié", a encore fait valoir Ban Ki-moon à Tunis, assurant qu'il allait "parler avec les principaux responsables de la région, à tous ceux qui ont une influence, pour qu'ils l'exercent". Le patron de l'ONU s'est entretenu avec Moussa El Kony, un responsable du conseil présidentiel, organe composé de membres de factions rivales et créé par l'accord conclu en décembre sous l'égide de l'ONU. A l'occasion, M. Ban a réaffirmé la "profonde inquiétude" de la communauté internationale face à l'expansion du groupe terroriste autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) dans le pays. "La situation sécuritaire en Libye a d'importantes implications régionales", a noté M. Ban. La Tunisie est confrontées à la montée d'une mouvance terroriste, et exprime régulièrement ses inquiétudes vis-à-vis du chaos en Libye voisine. La Libye est déchirée par des violences depuis la chute du régime de Mâammar El Gueddafi en 2011. L'EI a profité de cette instabilité pour s'y implanter en 2014 puis accroître son influence jusqu'à prendre le contrôle de la ville côtière de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli.