Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc colombien ont annoncé jeudi que leur positions s'étaient rapprochées pour conclure un cessez-le-feu définitif et du désarmement de la rébellion, principaux points à résoudre avant la signature d'un accord de paix. Les parties ‘‘sont parvenues à rapprocher leurs visions sur les termes d'un cessez-le feu bilatéral et définitif, de l'abandon des armes et des garanties de sécurité'‘ pour les futurs ex-combattants des Farc, selon un communiqué conjoint publié à l'issue d'un nouveau cycle de pourparlers à La Havane. Depuis le début de ces discussions de paix ouvertes fin 2012, gouvernement et Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont déjà signé plusieurs accords intermédiaires, notamment sur la lutte contre le trafic de drogue ou encore les réparations à accorder aux victimes. Mais les parties ne se sont pas entendues sur les modalités d'un cessez-le-feu bilatéral et le désarmement des rebelles, provoquant un report sine die de la signature d'un accord de paix final initialement annoncée pour mars dernier. Pour la rébellion, la priorité réside dans la sécurité de ses combattants une fois les armes abandonnées, face à la menace des ‘‘paramilitaires'‘ qui selon elle pourraient profiter du désarmement pour mener des représailles et prendre le contrôle des zones aujourd'hui occupées par la guérilla. ‘‘Nous voulons assurer au peuple colombien que nous voulons abandonner nos armes, mais pas nos vies'‘, a souligné jeudi devant la presse le chef de la délégation des Farc à La Havane, Ivan Marquez. En vue de la démobilisation des Farc, les négociateurs discutent de la mise en place de zones de concentration de quelque 7.000 rebelles, dont le désarmement se déroulera sous la surveillance des Nations unies. Depuis juillet 2015, les Farc observent un cessez-le-feu unilatéral, tandis que le gouvernement a suspendu les bombardements aériens à leur encontre. Les parties se retrouveront le 21 avril pour un nouveau cycle de négociations. Le gouvernement et la seconde rébellion du pays, l'ELN (environ 1.500 combattants), viennent par ailleurs d'annoncer l'ouverture prochaine de pourparlers de paix. Ces processus menés avec ces deux guérillas fondées en 1964 pourraient permettre de tourner définitivement la page d'un conflit qui a officiellement fait 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,6 millions de déplacés depuis plus d'un demi-siècle.