Des eurodéputés, préoccupés par la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, ont interpellé la Commission européenne, notamment sa chef de la diplomatie, Federica Mogherini, sur l'expulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) par le Maroc. Dans une question écrite adressée à la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, l'eurodéputé Miguel Viegas s'inquiétait des conséquences qu'entraînerait la décision prise par les autorités marocaines sur la stabilité dans la région. « Cette décision peut mettre en péril le cessez-le, en vigueur depuis 1991, lorsque le Maroc s'est engagé à organiser un référendum d'autodétermination, même si un tel référendum n'a jamais eu lieu», a-t-il écrit dans sa question adressée à Mogherini. L'eurodéputé qui s'interrogeait sur les conséquences de la « nouvelle action illégale» des autorités marocaines sur les différents accords en vigueur entre l'UE et le Maroc, a rappelé que la décision d'expulser le personnel civil de la Minurso a été prise après que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ait qualifié d'1⁄2occupation» la présence marocaine au Sahara occidental lors de sa visite dans la région. Le 20 mars dernier, plus de 80 membres du personnel civil de la Minurso ont quitté les territoires occupés du Sahara occidental sur injonction du Maroc qui entendait protester contre des propos du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lors de sa récente visite dans la région. Deux jours plus tard, le Maroc fait monter la tension d'un cran en fermant le bureau de liaison située à la ville de Dakhla occupée et en privant la mission des Nations unies du maintien de la paix de sa contribution financière. Le Secrétaire général de l'ONU qui a recommandé mardi dans son rapport périodique sur le Sahara occidental, la prolongation du mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2017, a mis en garde contre le « risque d'une rupture de la trêve» et 1⁄2d'une reprise des hostilités» si cette mission de maintien de la paix se retrouve dans l'obligation de quitter les territoires sahraouis occupés. Selon M. Ban, la crise avec le Maroc a « fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso». En effet, la chef de la diplomatie européenne a été interpellée également par l'eurodéputé espagnole Paloma Lopez sur un cas de violation de l'accord de cesser le feu dans une zone démilitarisée du Sahara occidental. Dans une question écrite adressée à Mogherini, Paloma Lopez a interrogé la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères sur les mesures que la Commission compte prendre concernant l'assassinat le 27 février dernier d'un citoyen sahraoui par les forces d'occupation marocaines dans une zone démilitarisée du Sahara occidental. De son côté, l'eurodéputé Neoklis Sylikiotis a fait part de ses inquiétudes quant à la décision de l'UE de réduire son aide humanitaire au profit des réfugiés sahraouis, au moment où les Nations unies appellent la communauté internationale à accroître son aide. Tirant la sonnette d'alarme face à la détérioration de la situation de la population sahraouie en raison de l'instabilité politique et les dernières inondations qui ont frappé la région, l'eurodéputé, dans une question écrite adressée à la Commission européenne, a exigé de l'exécutif de l'UE de justifier sa décision, l'interrogeant sur les moyens qu'il compte mobiliser pour soutenir la population sahraouie dans les camps de réfugiés.