Le Front Polisario a appelé vendredi le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes pour rétablir la Minurso dans la plénitude de son mandat et à établir un processus pour des négociations directes et de haut niveau entre le Front Polisario et le Maroc. Dans une lettre adressée vendredi au président du Conseil de sécurité, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, a exhorté l'organe onusien à "prendre des mesures dans les délais fixés à cet égard, y compris l'obtention d'un engagement du Maroc de respecter le mandat de la Minurso". " La Minurso doit être autorisée à travailler sans interférences et sans restrictions de mouvement en défendant les principes du maintien de la paix des Nations Unis", a souligné M. Boukhari dans sa lettre. Trois mois après l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité 2285 (2016) sur la Minurso, qui représente le délai fixé aux autorités marocaines pour le retour du personnel civil expulsé, " le Maroc est toujours en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité et du droit international ", a-t-il ajouté. A quelques jours de l'épuisement du délai, seulement 25 des 84 employés sont retournés à Laayoune. "Au lieu de tenir le Maroc responsable de l'application de bonne foi et sans délai de la résolution 2285 (2016), le Conseil continue de permettre au Maroc de persister dans ses tentatives d'intimidation et de porter atteinte à l'indépendance et à la crédibilité de la Minurso", a indiqué le Front Polisario, en rappelant que cette mission a été chargée d'organiser et de superviser avec l'Union africaine un référendum libre et équitable permettant au peuple du Sahara occidental d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination. M. Boukhari a souligné que la prochaine réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, prévue le 26 Juillet en cours, devrait 1⁄2 constituer plus que jamais l'occasion de protéger le mandat de la Minurso ». " Un maintien du statu quo est inacceptable et donne un signal que le Conseil de sécurité s'est fourvoyé sur (le règlement de la question) du Sahara occidental", a-t-il constaté. Et d'ajouter "qu'il est difficile d'accepter qu'après trois mois, la fonctionnalité complète de la Minurso est loin d'être atteinte, alors que l'expulsion par le Maroc du personnel de la Minurso s'est faite en 48 heures". " Il est maintenant clair pour tout le monde que la résolution 2285 (2016) n'a pas été mise en oeuvre et le Conseil de sécurité a le devoir (à) de concrétiser sa volonté d'examiner la meilleure façon de faciliter le rétablissement de la Minurso dans la plénitude de son mandat, telle que souligné dans la dite résolution", a noté M. Boukhari. Le Front Polisario a dénoncé dans sa lettre, " l'impasse persistante imposée par le pays occupant" au progrès politiques de l'ONU visant à parvenir à une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental, la dernière colonie en Afrique. Malgré l'accent mis dans la résolution 2285 (2016) sur l'importance d'engager un cinquième round de négociations, il n'y a eu aucune mesure prise dans ce sens, en dépit de la volonté du Front Polisario de coopérer avec l'Envoyé personnel du chef de l'ONU, Christopher Ross, pour répondre à cette exigence. Selon le représentant du Front Polisario, il incombe au Conseil de sécurité d'adopter " une approche urgente et proactive " pour faire avancer le processus politique en vue de parvenir à une solution juste, équitable et pacifique qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination conformément aux nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Assemblée générale. La relance du processus est rendue nécessaire après une décennie d'efforts infructueux et en absence de pourparlers directs entre le Front Polisario et le Maroc depuis 2012, a soutenu M. Boukhari Il a jugé " impératif " que le Conseil de sécurité établisse un processus pour engager des discussions directes et intensives, assorties d'un délai, entre le Front Polisario et le Maroc. Ces négociations, a-t-il, précisé doivent être menées dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l'Assemblée de l'ONU et de l'Union africaine.