Les tensions diplomatiques entre la Russie et les puissances occidentales culminent avec les derniers développements du conflit en Syrie qui se prolonge dans le temps ainsi qu'en raison d'autres intérêts stratégiques, à l'image de la Crimée annexée par la Russie. Sur le plan diplomatique, pour ce qui est de la guerre en Syrie, la communauté internationale se montre toujours incapable de s'entendre pour faire cesser le bain de sang dans les quartiers rebelles d'Alep, assiégés depuis plusieurs mois et où vivent plus de 250.000 personnes et cela à cause d'une "guerre" de leadership russo-occidentale notamment en ce qui concerne la voie à adopter pour une issue au conflit. Il y a un an, la Russie a lancé une campagne militaire d'envergure pour soutenir le gouvernement syrien, alors en difficulté face aux groupes armés issus de différentes organisations terroristes. Depuis, l'armée a reconquis de nombreux territoires perdus. Mais pour Damas, la reconquête de la totalité d'Alep reste le principal objectif car elle lui permettrait de remporter une victoire aussi bien symbolique que stratégique. Toutefois, l'aspect le plus édifiant de ces divergences entre la Russie et les puissances occidentales s'est traduit par la récente décision du Président Russe, Vladimir Poutine, qui vient d'annuler sa visite prévue le 19 octobre dans la capitale française, et ce au moment où Paris accuse Moscou de "crimes de guerre" à Alep. Cette annulation est perçue par certains observateurs comme un "geste grave" qui s'inscrit dans le cadre des tensions croissantes entre la Russie et l'Occident. Dans le même sillage, la Russie a annoncé mercredi avoir suspendu un accord de 2013 avec les Etats-Unis sur la coopération dans le domaine de la recherche scientifique concernant l'énergie nucléaire, en réponse aux sanctions américaines décrétées à la suite de la crise en Ukraine. Selon Moscou, il s'agit d'une réponse aux sanctions américaines à l'encontre de la Russie dans le contexte de la crise en Ukraine. Les relations entre les deux pays, qui n'ont jamais connu une telle tension depuis l'époque de la guerre froide, se sont détériorées avec l'annexion de la Crimée en 2014 et le conflit dans l'est de l'Ukraine. Hystérie russophobe Le désaccord entre la Russie et les puissances occidentales est également observé à travers le veto Russe, samedi dernier, contre une résolution française appelant à la fin des raids du gouvernement syrien et de son allié russe sur Alep. Une contre-proposition russe réclamant la cessation des hostilités, mais sans évoquer ces bombardements, a également été rejetée à une large majorité. Considérant que les "capacités d'indignation s'épuisent" face à ces raids russes, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a de son côté appelé à manifester devant l'ambassade de Russie à Londres pour protester contre le rôle joué par Moscou en Syrie. Du tac au tac, le ministère russe de la Défense a dénoncé mercredi ce qu'il a qualifié d'"hystérie russophobe" du chef de la diplomatie britannique Boris Johnson. "L'hystérie russophobe alimentée régulièrement par certains membres de l'establishment britannique ne peut plus être prise au sérieux depuis longtemps", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. La tentative de M. Johnson d'"accuser la Russie de tous les péchés, n'est qu'une tempête dans un verre d'eau", a-t-il assuré en demandant au ministre des Affaires étrangères britannique de fournir des "preuves" d'implication présumée de Moscou dans des crimes de guerre que les Occidentaux lui attribuent en Syrie. La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a, pour sa part, réagi, déclarant "avoir honte" pour Boris Johnson.