AHRAS - Le développement dans les régions frontalières des pays arabes passe nécessairement par une parfaite coordination entre les différents secteurs des gouvernements arabes, ont affirmé mercredi à Souk-Ahras les participants à un séminaire international sur le "développement et la promotion des régions frontalières : réalité et perspectives". Des professeurs d'université d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte, de Mauritanie et du Soudan ont précisé qu'il était "nécessaire aujourd'hui de mettre en place une coordination réelle et efficace entre les différents secteurs des gouvernements pour permettre un développement durable dans ces zones". L'urgence de développer et d'améliorer la relation complémentaire entre l'Algérie et la Tunisie a été soulignée par Tarek Essadraoui de l'université El Monastir (Tunisie) qui a appelé à surmonter la conjoncture économique que traverse les deux pays en constituant des régions de libre échange sur les rives de Souk-Ahras-El Kef, Tébessa-Feriyana et El Oued-Touzr. L'intervenant qui s'exprimait au cours de ce séminaire, organisé à l'initiative de la faculté des sciences économiques et commerciales et sciences de la gestion en collaboration avec la direction des recherches et des études économiques de l'université Mohamed Chérif Messaâdia, a insisté sur l'importance de lutter contre la contrebande et de préserver la sécurité, considérées, a-t-il ajouté, comme "les outils fiables, en mesure d'asseoir les soubassements d'un développement durable". La réalisation de nouvelles routes adaptées, le recyclage des employeurs des secteurs du tourisme, de l'agriculture et des ressources en eaux notamment, figurent parmi les mesures à prendre pour renforcer les échanges commerciaux, et la création d'un dynamisme touristique entre les deux pays, a ajouté Tarek Essadraoui. Le même universitaire a souligné l'importance de concrétiser la stratégie de coopération entre l'Algérie et la Tunisie pour un développement durable qui se traduirait par la création de nouvelles entreprises économiques qui contribueraient à la lutte contre la contrebande dans les régions frontalières. La coopération décentralisée sur les frontières algéro-tunisiennes, les opportunités et les défis du développement sur les zones frontalières, les frontières algériennes entre défis de développement et menaces sécuritaires sont parmi les thèmes essentiels traités au cours de ce séminaire devant se poursuivre jusqu'à demain jeudi. Les potentialités touristiques et naturelles dont recèlent les régions frontalières des pays arabes ont été mises en exergue par les participants à ce séminaire international. Pour Mohamed Nadjib Benabi, du département des sciences politiques de l'université d'Annaba, la coopération décentralisée entre les communes frontalières constitue le noyau pour la construction d'un Maghreb arabe solide. Ce séminaire international a pour but d'asseoir les éléments de base pour un développement local durable et l'élaboration de "stratégies de fond" devant permettre la concrétisation de ce développement, a estimé Moncef BenKhedidja, directeur du laboratoire des recherches et études économiques à l'université de Souk-Ahras. Les travaux de la deuxième journée de ce séminaire seront axés, selon les organisateurs, sur les méthodes à mettre en application pour améliorer le climat des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Tunisie en plus de la présentation d'expériences et exemples sur le développement des zones frontalières dans le monde arabe.