Plusieurs militants des droits de l'Homme ont organisé mardi à Casablanca un sit-in pour réclamer la libération des détenus du mouvement de contestation "Hirak" dans la région du Rif au nord du Maroc, dénonçant des "arrestations arbitraires" et fustigeant un "Etat corrompu", rapporte la presse locale. Ce sit-in a été organisé à l'occasion du procès, qui a débuté mardi à Casablanca dans une salle bondée, du leader du mouvement "Hirak", Nasser Zefzafi et de quelques militants qui ont commencé à défiler à la barre mardi matin dans une ambiance houleuse, selon des médias locaux. Douze d'entre eux suivent une grève de la faim depuis plus d'un mois et leur état de santé suscite de vives inquiétudes chez les associations de défense des droits de l'Homme, qui appellent à leur libération. Lors de la précédente audience, début octobre, les avocats de la défense avaient déposé une demande de liberté provisoire ou, à défaut, une hospitalisation des grévistes de la faim, sans résultat. Récemment, l'ONG "EuroMed Droits" a appelé les autorités marocaines à "libérer toutes les personnes arbitrairement détenues" suite à ce mouvement de contestation né à Al-Hoceïma (nord) après la mort tragique de Mouhcine Fikri, vendeur de poissons broyé par une benne à ordures alors qu'il cherchait à récupérer sa marchandise confisquée par la police fin octobre 2016 et à "abandonner" les charges retenues contre elles, regrettant "la réaction sécuritaire des autorités marocaines qui se sont engagées sur la voie de la répression". "Il est impératif que les autorités marocaines respectent les droits des prisonniers, veillent à leur santé, à leur intégrité physique et psychologique", a ajouté l'ONG, rappelant que "le Maroc a ratifié la Convention contre la torture des Nations unies et l'administration pénitentiaire est tenue de respecter le droit international en assurant, entre autres, à ses détenus l'accès à des procédures juridiques leur permettant de contester leur détention et leur traitement, et leur permettre de communiquer sans entrave avec leur famille et leurs avocats."