Après le calme relatif qui a régné ces derniers jours en Catalogne suite à sa mise sous tutelle par le gouvernement central de Madrid en application de l'article 155 de la constitution et la convocation d'élections régionales anticipées pour le 21 décembre prochain, avec tous les calculs partisans qui lui sont liés, la rue catalane a vécu ce samedi soir une nouvelle mobilisation d'indépendantistes. En effet, des milliers de personnes ont manifesté à Barcelone pour demander la libération des présidents des associations indépendantistes (ANC) et Omnium cultural Jordi Sanchez et Jordi Cuixart ainsi que les huit membres de la généralité encore en détention préventive. La manifestation qui a drainé un nombre important de citoyens catalans venus de diverses régions a également vu la participation de plusieurs figures indépendantistes et des proches des dirigeants emprisonnés. Les manifestants brandissant des banderoles ou sont écrits "liberté pour les prisonniers politiques" et "nous sommes une république", ce qui donne à penser que le sentiment indépendantiste même s'il s'est apaisé un peu est toujours présent dans le coeur de nombreux catalans. La manifestation convoquée par les deux associations précitées, connues pour être de fervents indépendantistes a permis aux gens de scander "Puigdemont, notre président" ou "prisonniers politiques libres", tout en portant, selon des médias espagnols, des banderoles où sont écrits des slogans tels que "l'humiliation assez, les mensonges assez", "Nous exigeons le respect et la dignité", "Unis plus que jamais, nous défendrons notre gouvernement légitime" ou "SOS Démocratie." Par ailleurs, le délégué du gouvernement en Catalogne, Enric Millo, a assuré samedi "qu'une majorité constitutionnaliste dans les élections du 21 décembre prochain est la seule formule possible" pour vaincre les partis séparatistes. Même si dans ce cas, le front commun semble difficile, voir improbable vue la position du parti socialiste qui se voit mal faire front commun avec son rival de toujours le parti populaire et ciudadanos, la seule alternative selon Millo, est que ces partis fassent front commun face au gouvernement séparatistes qui a amené la région à la ruine et brisé la coexistence. Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, avait reconnu jeudi que la crise politique, sociale et institutionnelle en Catalogne est à l'origine des conséquences négatives et inquiétantes pour l'économie espagnole et catalane et ses prévisions de croissance, mais il s'est dit convaincu que les élections du 21 décembre ouvriront les portes à une étape de tranquillité et de normalité qui permettront de récupérer le terrain perdu. Rajoy avait également souligné que la date du 21 décembre prochaine "est très importante" en réitérant son appel à une "participation massive". Tout le monde doit voter et être conscients de l'enjeu de ces prochaines élections ou beaucoup de choses peuvent être décidées", a-t-il précisé affirmant que "l'après élections sera une étape de modération, de la paix et ou tout le monde répond à ses obligations espagnoles et européennes".