La Commission européenne a appelé jeudi les pays de l'UE à "plus de solidarité" pour se répartir l'accueil d'une cinquantaine de migrants secourus en mer par deux ONG et autorisés à s'"abriter" provisoirement dans les eaux maltaises. L'exécutif européen "a pris contact avec un certain nombre d'Etats membres afin de trouver une solution pour un débarquement rapide des personnes à bord" du Sea-Watch 3 et du Sea-Eye, deux navires d'ONG, a indiqué une porte-parole. "Une plus grande solidarité de tous les Etats membres est nécessaire et la situation montre une fois de plus qu'il est urgent de trouver des solutions prévisibles et durables", a-t-elle estimé. Dimitris Avramopoulos, le commissaire en charge des migrations, "appelle les Etats membres à apporter leur soutien et leur contribution à cet effort commun pour débarquer les personnes à bord en toute sécurité", a-t-elle poursuivi. Les autorités de La Valette ont accepté d'abriter dans les eaux maltaises deux navires d'ONG allemandes transportant 49 migrants secourus en Méditerranée, en raison de la détérioration des conditions à bord, a indiqué mercredi la marine maltaise. Le premier de ces navires, le Sea-Watch 3, qui bat pavillon néerlandais, navigue depuis le 22 décembre écoulé dans l'attente de pouvoir entrer dans un port. Il a à son bord 32 migrants - dont trois jeunes enfants, trois adolescents non accompagnés et quatre femmes -, originaires du Nigeria, de Libye et de Côte d'Ivoire. L'Italie, Malte et l'Espagne ont refusé d'accueillir les migrants secourus par ce navire. Mais les Pays-Bas se sont dits mercredi prêts à en accueillir une partie "à condition que d'autres pays européens fassent de même". L'Allemagne avait aussi indiqué de son côté qu'elle n'accepterait d'accueillir ces migrants qu'en cas de partage avec d'autres pays européens. Un navire d'une autre ONG allemande, Sea-Eye, lui aussi toujours en mer avec 17 personnes à son bord, a également été autorisé à s'abriter dans les eaux maltaises. Un total de 2.262 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée en 2018, tandis que 113.482 personnes sont arrivées en Europe par la mer, selon le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).