De hauts responsables des Nations Unies ont fait part lundi devant le Conseil de sécurité de l'ONU de leur "préoccupation" concernant l'escalade des affrontements dans d'autres régions que celle de Hodeida au Yémen. "Alors que le cessez-le-feu à Hodeïda est largement respecté, nous avons assisté à une escalade marquée de la violence dans d'autres régions du pays", a noté le chef de l'humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, dans un discours devant les membres du Conseil. M.Lowcock, a ainsi pris pour exemple la région d'Hajjah, au nord d'Hodeïda, et celle de Taëz. "Alors que la communauté internationale continue d'appuyer l'Accord de Stockholm, il est essentiel de ne pas perdre de vue l'escalade de la violence ailleurs dans le pays", a-t-il ajouté, en référence aux pourparlers de paix de Stockholm, en Suède, en décembre dernier, qui ont notamment abouti au cessez-le-feu à Hodeïda. De son côté, l'émissaire onusien Martin Griffiths, a souligné que depuis que le cessez-le-feu est entré en vigueur, "la violence dans le gouvernorat d'Hodeïda a considérablement diminué", et que "les victimes civiles sont en baisse, et il semblerait que des personnes aient commencé à rentrer chez elles", a-t-il ajouté. Il reste toutefois, "beaucoup à faire pour maintenir le cessez-le-feu", a poursuivi le responsable onusien, "mais les développements positifs à Hodeïda ont déjà montré ce qui peut être réalisé par le dialogue et le compromis". M.Griffiths a précisé que les deux parties belligérantes au Yémen avaient désormais accepté le plan détaillé de la phase "1" du retrait de leurs forces présentes dans cette ville portuaire, sur la mer Rouge qui est cruciale pour la livraison de l'aide humanitaire. "Les deux parties ont maintenant accepté le plan détaillé de redéploiement pour la phase 1", a déclaré M. Griffiths au Conseil de sécurité via une liaison vidéo depuis Amman, ajoutant que "cela a pris plus de temps que prévu, mais nous sommes heureux que cela se soit produit". Concernant la situation humanitaire dans ce pays en conflit, M. Lowcock a alerté sur un "regain alarmant" de l'épidémie de choléra, "que nous avions réussi à faire reculer l'an dernier". "Depuis le début de 2019, près de 200.000 cas suspects ont été signalés. C'est presque trois fois plus qu'à la même période l'an dernier. Environ un quart des cas sont des enfants de moins de cinq ans", a-t-il fait savoir. Mark Lowcock a également assuré que les agences humanitaires "faisaient tout" ce qui est en leur pouvoir pour sauver des vies et protéger la population mais qu'elles étaient confrontées aux restrictions d'accès et le manque de financement. Pour sa part, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, a exhorté le Conseil à veiller à ce que la protection des enfants soit "au cœur des efforts de paix" au Yémen. Le Yémen est plongé dans une guerre civile depuis la fin de 2014, lorsque les éléments du mouvement "Ansarullah" (Houthis) se sont emparés de la capitale Sanaa et renversé le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi. Une coalition dirigée par l'Arabie saoudite affronte les Houthis depuis 2015. Le conflit a coûté la vie à plus de 10 000 personnes et déclenché une grave crise humanitaire.