Des milliers d'étudiants ont manifesté pour le 10eme mardi consécutif à travers plusieurs wilayas du pays pour réclamer "un changement radical du système de gouvernance et le départ de tous ses représentants", ont constaté des journalistes de l'APS. Dans le Centre, les manifestants ont une fois encore investi les rues pour réitérer leur engagement dans le mouvement populaire enclenché le 22 février passé, appelant au départ de "tout le système et à la liberté de la justice". D'autres revendications, telles que "la primauté du politique sur le militaire", "une République démocratique garantissant la justice sociale" et de "redonner leurs places à la justice, au système éducatif et à l'université", pouvaient être lues sur les banderoles et pancartes brandîtes par les étudiants. Ces derniers réclament aussi le départ du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah et du gouvernement. Les étudiants ont également rejeté toute tentative d'entrainer le mouvement populaire "vers le marécage du racisme et des intérêts des lobbies". Dans l'ouest du pays, les étudiants des différentes universités et centres universitaires ont organisé des marches pour réaffirmer leur détermination à accompagner le Hirak populaire pour faire aboutir ses revendications. Ils s'étaient regroupés dès la matinée au niveau des campus avant que qu'ils ne prennent le départ dans une ambiance bonne enfant, brandissant des drapeaux aux couleurs nationales et des pancartes et banderoles sur lesquelles étaient inscrits des slogans hostiles à "issaba" (bande) et appelant à "la lutte implacable contre la corruption et les corrompus" et à "l'indépendance de la justice". Tout le long de leur parcours, les jeunes protestataires ont également entonné des chants patriotiques et scandé, entre autres, "silmiya, silmiya" ou encore "djeich chaab, khawa khawa". A ces marches estudiantines, les travailleurs de plusieurs administrations locales de la wilaya de Mostaganem ont poursuivi, pour le deuxième jour consécutif, un débrayage initié par leur syndicat indépendant SNAPAP. Plusieurs directions ont été touchées comme celles des transports, de l'habitat, du commerce, de la santé, des finances et autres.