Aujourd'hui, c'est leur 14e "mardi" consécutif de mobilisation depuis le début de la révolte populaire et leur troisième "mardi" depuis l'entame du mois de Ramadhan. Les étudiants se donnent, ce matin, un nouveau rendez-vous, pour battre le pavé et renouveler leur engagement de mobilisation aux côtés du peuple. Ils est attendu qu'ils seront des milliers, comme chaque semaine, à défiler à travers les grandes artères de toutes les villes universitaires du pays, aux cris de "Yetnahaw gaâ" et de "Système dégage". "Le ‘hirak' estudiantin se porte bien. Il est intact, rien n'affectera la résolution des étudiants à poursuivre leur mouvement de contestation. Nous continuerons à marcher chaque mardi et chaque vendredi avec tous les Algériens pour faire entendre notre voix qui conteste fortement le régime politique en place. Lequel régime est responsable de tous les maux qui rongent la société algérienne. Les étudiants continueront à assumer pleinement leur rôle de moteur de ce ‘hirak' qui va, tôt ou tard, virer les nouveaux tenants du pouvoir après le départ de Bouteflika et de sa ‘îssaba'", soutiendra résolument Wassim, étudiant à la Fac centrale (université d'Alger 1), et d'ajouter : "Les étudiants d'Alger ou d'autres villes universitaires à l'est ou à l'ouest du pays ont déjà confirmé leur participation à cette 14e marche et la tenue de rassemblements devant des institutions publiques ou des places symboliques de contestation pour crier haut et fort les revendications de 40 millions d'Algériens." D'ailleurs, une simple navigation à travers certaines pages des campus universitaires sur les réseaux sociaux suffit à prendre la température liée aux préparatifs de ce 14e "mardi". De nouveaux thèmes de contestation adaptés aux derniers développements survenus sur la scène politico-médiatique feront l'objet de slogans. Des pancartes et des banderoles mentionnant le rejet des élections et le départ de tous les représentants d'"el îssaba" seront brandies. "Makache intikhabet ya el îssaba, dawla madania machi askaria". En fait, aujourd'hui promet d'apporter des réponses franches quant aux dernières déclarations du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah qui "récuse toute autre solution en dehors du cadre de la Constitution". Cependant, l'arrêt du mouvement de grève n'est pas totalement respecté dans les campus. Jusqu'à hier, nombreux étaient les étudiants qui n'avaient toujours pas rejoint leurs amphithéâtres. "À l'USTHB, ce ne sont pas tous les étudiants qui ont mis fin à leur mouvement de grève, puisque ceux du département du génie mécanique ont repris les cours aujourd'hui (ndlr hier). Les étudiants de la Fac centrale ou de l'université d'Alger 3, sont toujours en grève", confie un étudiant. Ni le jeûne, ni la canicule annoncée pour aujourd'hui et encore moins l'impressionnant dispositif sécuritaire prévu chaque mardi ne réussiront à affaiblir le "hirak" estudiantin. Pour eux, c'est une "obligation patriotique" d'être présents à la marche de la contestation. Les futurs cadres de la nation promettent enfin de faire une autre démonstration de force sur de nouvelles places emblématiques de la révolution après que le parvis de la Grande-Poste a été barricadé.