Le Conseil de sécurité tient mardi une séance de consultations sur la situation sécuritaire et humanitaire en Libye au moment où les risques d'un conflit durable planent sur le pays. L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, qui s'est rendu dans plusieurs capitales, dont Washington afin d'obtenir l'appui politique nécessaire à la cessation des hostilités, va informer le Conseil de sécurité de ses dernières rencontres avec les parties au conflit ainsi qu'avec les pays de la région, de l'Otan et l'Union européenne. Il est attendu que Smail Chergui, Commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine (UA), intervienne à cette séance par visioconférence. L'Objectif étant d'évoquer la contribution que pourrait fournir l'UA dans le cadre d'un processus politique dirigé par l'ONU. Les deux organisations ont réaffirmé en mai, lors de leur conférence annuelle à New York, la nécessité de mobiliser la communauté internationale pour transmettre des messages forts et unis sur la Libye. Dans un communiqué conjoint, l'ONU et l'UA ont appelé à mettre fin à l'ingérence étrangère et à un cessez-le-feu immédiat en Libye. Alors que les combats entre les forces du Ggouvernement d'union nationale (GNA) libyen,reconnu par la communauté internationale, et l'armée nationale libyenne (ANL) dirigée par Khalifa Haftar redoublent d'intensité autour de Tripoli, le Conseil de sécurité peine à se mettre d'accord sur une résolution exigeant le cessez-le feu. La majorité des membres du Conseil de sécurité sont frustrés par ce désaccord dû au soutien, dont bénéficient l'ANL auprès de certains membres permanents. Les Etats-Unis qui ont initialement soutenu l'initiative britannique au Conseil de sécurité pour arrêter les combats ont stoppé ensuite leurs efforts, opposant une résistance à un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu aux belligérants. De leur côté, la Russie et la France qui entretiennent des relations étroites avec l'ANL continuent de louer le rôle de son chef dans la lutte antiterroriste. Malgré les appels du Conseil de sécurité à cesser tout soutien aux institutions parallèles en Libye, certains de ses membres continuent de fournir un appui militaire au général à la retraite Khalifa Haftar en violation de l'embargo sur les armes en Libye, décrété par l'ONU en 2011. Les experts du Comité des sanctions concernant la Libye, présidé par la Suède, évoque des violations commises par les Emirats arabes unis et l'Egypte. Les milices affiliées au GNA ont déclaré le 18 mai qu'elles recevaient également un soutien militaire de l'étranger.