La campagne électorale pour la présidentielle anticipée en Tunisie, se poursuit, mardi, dans son neuvième jour, sur fond d'intenses activités pour les candidats en lice. Les 26 candidats ont redoublé leurs meetings populaires à travers les gouvernorats et leurs interventions sur les médias, tentant chacun de son côté d'expliquer le mieux son programme et ses visions, afin de séduire les Tunisiens tant à l'intérieur qu'à l'étranger. La journée de mardi constitue l'avant-dernier jour de la campagne électorale pour ce qui est des Tunisiens établis à l'étranger, tandis que la fin de la campagne est prévue pour le 13 du mois en cours concernant les citoyens établis sur le territoire tunisien. Ainsi,le candidat d'Ennahdha, Abdelfattah Mourou, a plaidé dans son déplacement à Boumhel (Gouvernorat de Ben Arous), pour l'édification d'institutions "fortes et efficaces", insistant sur le fait "que cette tâche est loin d'être une sinécure et qu'elle est un travail de longue haleine". "Il est tributaire d'une volonté sincère œuvrant par conviction à changer la donne", a-t-il ajouté. Il s'agit également, selon lui, "de lutter contre la corruption et d'instituer une justice intègre qui ne doit pas être instrumentalisée en politique". "Ceux qui aspirent à prendre le pouvoir doivent s'atteler à l'amélioration des conditions de vie des citoyens et accorder un intérêt plus accru aux préoccupations des jeunes. Car la mort des Nations a eu lieu lorsque les jeunes sont désespérés", a-t-il prévenu. Pour sa part, le candidat du parti de l'Union populaire républicaine (UPR), Mohamed Lotfi Mraihi, qui a opté pour la ville de Kasserine, a insisté lors de son meeting avec la population locale,"sur l'engagement à appliquer la loi à tous, riches ou pauvres, et avec la même fermeté", promettant d'ores et déjà de "juger ceux qui ont spolié l'argent et les richesses du pays". Sur le plan économique, le candidat Mraihi, a plaidé en faveur d'instaurer " un modèle économique nouveau basé sur une politique protectionniste intelligente, en appliquant un impôt social sur la valeur ajoutée pour résoudre les problèmes de l'emploi, des caisses sociales, de la monnaie tunisienne et de l'inflation". De son côté, Moncef Marzouki, candidat du parti Al-Irada, qui s'est rendu au sud de Gabès et à Médenine, a réitéré les priorités de son programme. "Ma priorité sera de lutter contre la corruption et les corrompus, restituer les fonds spoliés, stopper l'évasion fiscale et garantir la sécurité", a-t-il souligné dans son meeting , affirmant la nécessité de réunir les ressources requises pour améliorer les universités et les hôpitaux et protéger les enfants contre la soif. == 4500 observateurs suivent la campagne électorale == M.Marzouki qui a eu, pour rappel, à gérer la période de transition en Tunisie en 2011, a évoqué également lors de son meeting, l'avenir des relations avec la Libye et les pays de l'Union maghrébine, soutenant qu'il en fera une priorité. Pour leur part, les candidats: Abdelkrim Zbidi, Hammadi Jebali, Abir Moussi et Kaïs Saïed ont animé respectivement des meetings populaires dans plusieurs gouvernorats, revenant sur les principaux axes de leurs programmes électoraux. La campagne électorale a vu, par ailleurs, greffer d'autres éléments, à l'instar de l'entame de la Haute instance indépendante de la surveillance des élections(ISIE) pour la distribution du matériel électoral à travers les différentes gouvernorats et à l' étranger. Dans ce sens, Nabil Baffoun, président de l'ISIE,a rappelé que l'instance compte 33 bureaux dont 27 en Tunisie et 6 à l'étranger. "Trente mille bureaux de vote répartis à travers 5467 circonscriptions en Tunisie et 384 à l'étranger",dira-t-il, indiquant que près de 60 mille personnes entre membres et présidents des bureaux de vote seront mobilisés le jour du scrutin et veilleront à la réussite de l'opération. Au sujet de l'observation de la campagne électorale, le président de l'ISIE a fait savoir qu'il y a plus de 4500 observateurs dont des observateurs issus de l'UE qui sont mobilisés à cet effet. "Le nombre des observateurs sera revu à la hausse le jour de scrutin, soit le 15 septembre", a fait observer M. Baffoun, notant que plusieurs demandes sont parvenues à l'ISIE de différentes instances internationales. Les Tunisiens qui suivent avec passion le déroulement de la campagne électorale manifestent, selon des médis locaux, un intérêt grandissant pour le scrutin du 15 septembre, estimant "que l'avenir de la Tunisie en dépend sérieusement", ajoutent les mêmes sources.