Les Emirats arabes unis "ont retiré leurs troupes de la base aérienne d'Al-Anad (province de Lahej), de l'aéroport d'Aden et du terminal pétrolier de cette ville et les ont remis aux troupes saoudiennes" pour tenter de "désamorcer la tension" dans le sud du Yémen, ont rapporté des médias citant une source responsable. Selon les médias, un conflit ouvert oppose dans le sud yéménite les "forces du Conseil de transition du sud (STC - séparatiste)", soutenues par les Emirats, à celles du gouvernement yéménite, appuyé par l'Arabie saoudite qui intervient au Yémen à la tête d'une coalition militaire. Ces deux forces combattent les éléments du mouvement Ansarallah (Houthis), qui contrôle la capitale Sanaa et des pans entiers du nord du pays. Les troupes gouvernementales ont perdu en août le contrôle de la quasi-totalité du Yémen du sud au profit des séparatistes. Ryadh a proposé, pour apaiser la tension dans le sud, un dialogue interyéménite à Jeddah (ouest). Les séparatistes accusent depuis des années le gouvernement de discriminer les Yéménites du sud et de répartir injustement les richesses du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique. Ce différend a mis à mal l'alliance au sein de la coalition qui intervient au Yémen contre les Houthis de ses deux principaux membres que sont l'Arabie saoudite et les Emirats. Les retraits des Emirats semblent destinés à faciliter la conclusion d'un accord entre séparatistes et gouvernement négocié "discrètement" à Jeddah avec l'aide des Saoudiens. Un responsable proche du STC a fait état le 7 octobre de progrès dans l'élaboration d'un accord. Cette entente prévoit, selon une autre source au fait des discussions, un retour du gouvernement à Aden, où la responsabilité de la sécurité serait confiée aux combattants séparatistes des unités dites du "Cordon de sécurité", sous supervision des Saoudiens. Le volet politique de l'accord porte sur un meilleure représentation du STC au sein du gouvernement et de l'administration provinciale, selon la même source.