Le président irakien Barham Saleh a promis jeudi des élections anticipées après le vote d'une nouvelle loi électorale et affirmé que le Premier ministre conspué dans la rue serait prêt à démissionner si un remplaçant lui est trouvé. M. Saleh s'exprimait lors d'une allocution télévisée alors que le pays est en proie à un mouvement de contestation inédit qui réclame le départ de l'ensemble de la classe politique jugée "inapte et corrompue". Dans son allocution télévisée, M. Saleh a dit que le Premier ministre Adel Abdel Mahdi "accepte de démissionner" si les blocs au Parlement se mettent d'accord sur un remplaçant. Quel que soit le sort de M. Abdel Mahdi, "je veux vous assurer qu'en tant que président de la République, j'approuverai la tenue d'élections anticipées dans le cadre d'une nouvelle loi électorale et sous la supervision d'une nouvelle Commission électorale", a déclaré M. Saleh. Cette nouvelle loi électorale doit être soumise au vote du Parlement "la semaine prochaine", selon lui. M. Abdel Mahdi s'était déjà dit mardi prêt à démissionner si les principaux blocs au Parlement - celui du leader chiite Moqtada Sadr et celui de Hadi al-Ameri, chef des paramilitaires du Hachd al-Chaabi - se mettaient d'accord sur un nouveau gouvernement et un nouveau Premier ministre. Mais les deux blocs divergent encore. Le président de la République a reçu ces derniers jours plusieurs hommes politiques et responsables pour s'accorder sur une réponse à la contestation. Il a insisté sur une transition "dans le cadre constitutionnel et légal qui empêchera toute vacance constitutionnelle". Au moins 100 personnes ont été tuées et 5.500 blessées en une semaine de manifestations et de violences en Irak, a indiqué mercredi la Commission gouvernementale des droits de l'Homme. Le bilan officiel du premier épisode de contestation, du 1er au 6 octobre, est de 157 morts.