Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a indiqué, samedi à Alger, que le Plan d'action du Gouvernement visait à relancer l'économie nationale par une approche en "totale rupture" avec les anciennes pratiques, car reposant sur le développement humain, la transition énergétique et la mutation numérique. Présentant le plan d'action du gouvernement devant le Conseil de la nation en plénière présidée par Salah Goudjil, président du conseil de la Nation par intérim, Salah Goudjil en présence du staff gouvernemental, le Premier ministre a précisé que le plan d'action du gouvernement focalise sur l'accélération d'une profonde révision en vue d'opérer la rupture avec les modes de gestion du passé qui ont creusé le fossé entre des administrations dispendieuses et dissipatrices d'une part et des pans et de pans de sociétés de plus en plus vulnérables, d'autre part. Partant, le Gouvernement est appelé à œuvrer sur deux fronts, a-t-il dit précisant que pour le premier "social" il s'agira de garantir l'égalité de chances, instaurer un climat de confiance et de soutien dans le cadre d'une Algérie nouvelle qui n'exclue personne. Le deuxième front, qui est économique, implique d'œuvrer à la relance de l'économie nationale, de rassurer les opérateurs impactés par l'inadéquation des choix en matière de gestion économique et de l'instabilité de la législation, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que les anciennes méthodes obsolètes, à l'origine de l'aggravation des difficultés socio-économiques, avaient contribué à "l'entrave des initiatives au lieu de stimuler leur émergence", insistant que les repères de l'action du gouvernement fixés dans le programme du président de la République, "donnent une vision, une méthode et un programme en rupture avec les ancienne pratiques". Ces repères sont fondés sur trois principes à savoir: le développement humain, la transition énergétique et la transformation numérique", a-t-il précisé. Concernant le deuxième volet relatif à au deuxième chapitre du Plan d'action du gouvernement, le Premier ministre a estimé impératif "le renouveau économique et la mise en place d'une stratégie cohérente visant la sortie du système rentier et de la bureaucratie". Pour réaliser ce renouveau économique, le gouvernement focalise ses efforts sur la réforme du système financier et le renouveau économique, la lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi. Détaillant ces axes, il a précisé que la réforme profonde du système financier passera par "la refonte du système fiscal garantissant l'équité à travers l'exonération des salaires mensuels de moins de 30 000 Da, ainsi que l'efficacité et la rapidité du recouvrement des impôts et la mise en place de nouvelles règles de la bonne gouvernance du budget". Il a également évoqué la nécessité de l'instauration de nouvelles règles de gouvernance budgétaire, expliquant que la satisfaction de la demande sociale exige un nouveau système basé sur la réduction des dépenses de fonctionnement, l'abandon du modèle de relance reposant uniquement sur les dépenses publiques ainsi que la réactivation de l'économie à travers l'ouverture d'espaces et de nouveaux leviers à travers l'investissement et les solutions économiques alternatives. Concernant la modernisation du système bancaire et financier, ce Plan propose "la création de banques spécialisées et de fonds d'investissement dédiés aux petites et moyennes entreprises et start-up, ainsi que le déploiement de certaines banques nationales à l'étranger, à travers l'ouverture d'agences, mais également le développement de l'information statistique et de la fonction prospective et de la bourse à travers la réalisation du Recensement Général des Populations et de l'Habitat et la finalisation de l'étude stratégique intitulée Vision Algérie 2035". Le renouveau économique accompagnant la réforme financière "exige une nouvelle politique économique articulée autour des grandes orientations stratégiques suivantes structurer l'économie autour des secteurs pourvoyeurs d'emplois, créer un environnement des affaires transparent, équitable et favorable à l'investissement et à l'entrepreneuriat et faire émerger une nouvelle économie fondée sur l'innovation, la compétitivité, la qualité et le savoir", a poursuivi le Premier ministre mettant l'accent sur la sécurité alimentaire, la transition énergétique et la transition numérique. S'agissant de la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, M. Djerad a fait part de la volonté du Gouvernement de gérer les mutations du marché du travail et d'intégrer l'activité publique dans le domaine de l'emploi, annonçant, dans ce cadre, "la réorganisation et le renforcement du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, l'adéquation des programmes de formation aux besoins du marché de travail et la création d'activités pour encourager l'entrepreunariat". Evoquant la politique sociale, M. Djerad a précisé qu'elle s'articulait autour de six axes, dont "l'accroissement et la consolidation du pouvoir d'achat du citoyen par la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG), la prise en charge des populations vulnérables, la préservation et la consolidation des systèmes de sécurité sociale, la, facilitation de l'accès du citoyen à un logement décent, en ciblant en priorité les ménages à faibles revenus, le lancement d'un nouveau programme de 1.000.000 de logements durant le quinquennat 2020-2024". Dans le domaine économique, le premier ministre, a affirmé que le gouvernement œuvrera à concrétiser la diplomatie économique à travers la création d'une Agence de coopération et de développement, annoncée par le Président de la République. Le Plan d'action du Gouvernement a été présenté samedi devant les sénateurs, et ce, après son adoption jeudi dernier à la majorité par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Les membres du Conseil de la nation ont entamé samedi le débat du Plan d'action du Gouvernement lequel sera soumis au vote demain dimanche.