Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a affirmé, mercredi à Alger, que la fatwa émise par la Commission ministérielle de la fatwa concernant l'acquittement de zakat El Fitr dès le début du mois de Ramadan, visait à "fédérer les efforts", à la lumière de la conjoncture difficile que traverse Algérie en raison de la propagation de la pandémie de Covid-19. Dans une déclaration à la presse en marge de la célébration de la Journée nationale du scout, M. Belmehdi a précisé qu'"au vu de la conjoncture difficile et exceptionnelle que traverse notre pays en raison de la propagation du Covid-19, la Commission ministérielle de la fatwa, composée d'éminents savants en jurisprudence, a édicté une fatwa permettant d'avancer l'acquittement de Zakat El Fitr, et ce dans le but de fédérer les efforts en vue d'éviter toute équivoque, interrogation ou confusion au sujet de cette question, particulièrement en cette conjoncture exceptionnelle". L'édiction d'une fatwa contraire par Cheikh Chemseddine, présentateur de l'émission "Insahouni", diffusée par la chaîne "Ennahar TV", "a semé la confusion auprès des citoyens à propos de la fatwa émise en début du mois de Ramadhan par ladite commission. Des citoyens ont contacté ladite commission pour savoir s'ils doivent s'en acquitté à nouveau", a-t-il poursuivi. Réfutant l'existence de "conflits ou différends" avec Cheikh Chemseddine, ni avec d'autres présentateurs exerçant sur la scène médiatique", le ministre a affirmé que "le communiqué rendu public par la commission ainsi que la correspondance adressée à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) par le ministère des Affaires religieuses concernant la fatwa contraire à celle autorisant l'avancement de l'acquittement de Zakat El Fitr en cette conjoncture difficile, demandait des explications concernant la fatwa contraire. "Nous n'avons pas demandé la suspension de l'émission ‘Insahouni', cela ne relevant pas de nos prérogatives. Nous voulions réguler la scène religieuse dans les médias et fédérer les efforts et actions des Algériens". Le président de l'ARAV vait, rappelle-t-on, convoqué la responsable de la chaine "Ennahar TV" pour fournir des explications sur le contenu d'un épisode du programme "Insahouni" dans lequel le présentateur considérait que la fetwa émise par la commission ministérielle permettant d'avancer la zakat deux ou trois jours avant l'Aïd El Fitr est "une aumône (sadaka) dont il faut s'acquitter à nouveau". Dans ce cadre, le président de l'ARAV avait souligné à la responsable de la chaine "l'impératif engagement quant au service public et le nécessaire respect de l'ordre public et de l'intérêt général outre l'application de la loi par toutes les chaines audiovisuelles", affirmant "la détermination de l'autorité à réguler et développer la scène audiovisuelle au service de la profession et de la déontologie et à ne pas se laisser entrainer par le gain matériel commercial au détriment de ces règles". La responsable de la chaine, qui "a accueilli favorablement et salué les actions de l'ARAV pour rétablir les choses et respecter les règles juridiques et organisationnelles" a présenté "les excuses de la chaine pour les déclarations du présentateur de l'émission ‘Insahouni'", affirmant que la chaine respecte le référent religieux national et l'intérêt général du pays, particulièrement en cette conjoncture exceptionnelle, et refuse de politiser la religion à des fins douteuses". La responsable de la chaîne s'était engagée à respecter la décision de l'ARAV de suspendre définitivement l'émission et son présentateur et présenter une excuse écrite au ministère.