Les cafetiers, restaurateurs et hôteliers de la wilaya d'Oran affichent un soulagement à la veille de la reprise graduelle de leurs activités, prévue samedi prochain. Durement touchés par la crise sanitaire depuis le mi-mars dernier après la décision officielle du confinement partiel, prise parmi les mesures de prévention contre la Covid-19, et qui les a obligé de cesser provisoirement leurs activités, des commerçants se disent enthousiastes à l'idée de reprendre le travail en préparant les conditions permettant le strict respect de mesures préventives contre la propagation du coronavirus. Les préparatifs sont axés notamment sur le rappel de leurs effectifs dont la majorité est en chômage forcé, l'affichage d'écriteaux qui exigent à la clientèle le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation, la fourniture du gel, de même que d'autres consignes comme l'utilisation des terrasses et l'emplacement des tables, ainsi que d'autres règles d'intérêt sanitaire. Ils sont presque 830 cafés, 640 restaurants et 234 établissement hôteliers employant près de 5.500 salariés déclarés, ayant subi cette crise sanitaire au niveau de la wilaya d'Oran, même si certains arrivent à s'en sortir en ces temps du Covid-19, à l'instar des pizzérias et fast foods, pour avoir adopté le service "à emporter", une formule-refuge pour éviter de mettre la clef sous la paillasson. Une situation "intenable" pour la plupart, comme l'a fait remarquer le coordinateur du bureau de la wilaya d'Oran de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Mouad Abed qui a appelé, dans une déclaration à l'APS, à une ouverture de ces commerces à la faveur de l'assouplissement des horaires du confinement partiel, avec respect du protocole sanitaire. "Ils sont quasiment à l'arrêt et vivent les pires difficultés à l'arrêt à cause du coronavirus. Certains travailleurs souffrent car ils n'ont aucune rentrée d'argent", a-t-il fait observer, estimant que le dispositif d'ouverture graduelle et contrôlée des plages et des lieux de détente sera d'un grand secours pour ce secteur commercial, grand pourvoyeur d'emplois. Les Oranais ont hâte de se déstresser Les Oranais, habitués aux sorties nocturnes, n'ont jamais vécu une saison estivale pareille. Une saison plutôt morne, comme le dit, avec un sentiment de dépit Sidi Mohamed El Mehdi, un étudiant, la vingtaine entamée, qui accueille toutefois la nouvelle, celle de l'ouverture des cafés et restaurants et la modulation des horaires de confinement avec un grand espoir de retour à la vie normale. "Je remercie les autorités du pays d'avoir compris que les citoyens étaient angoissés et avaient besoin d'un bol d'air frais pour se rafraîchir et se réconforter après un Ramadhan et deux fêtes de l'Aid fêtés sans éclat", a t-il déclaré. A haï Akid Lotfi, un quartier commercial qui a détrôné le centre-ville en matière d'affluence, c'est le branle bas de combat chez les commerçants, notamment les cafetiers et les restaurateurs de table pour renouer avec l'activité. Un quartier, d'habitude plein à craquer notamment dans les soirées d'été et qui tente de retrouver son ambiance perdue depuis le confinement partiel décidé pour endiguer la pandémie du coronavirus. Houari, gérant d'un café avec terrasse, essaie d'effacer la "grise mine" qu'il traîne depuis des semaines, en proposant un nouvel achalandage, à la faveur de l'ouverture de son établissement et misant sur le bon accueil, l'hygiène, dans le respect du protocole sanitaire édicté par les pouvoirs publics dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. D'autres commerces risquent de ne pas ouvrir ce mois d'août, pour avoir été pénalisés par les contrôleurs. Selon le chef de service de la répression des fraudes, Nourredine Moukaddem, la direction du commerce de la wilaya a enregistré durant le mois de juillet, 100 infractions à l'encontre de commerçants contrevenants dont 73 pour non respect du port du masque, de la distanciation et autres mesures de prévention. "Nous espérons que le commerce de proximité joue le jeu, à l'instar du secteur de la grande distribution, à l'exemple des supermarchés qui affichent une grande affluence des ménages. Ils sont tenus pour responsables en cas de manquement des règles préventives sanitaires de lutte contre le coronavirus", a-t-il averti.