La politique de l'Algérie est en faveur d'une zone exempte d'armes de destruction massive (ADM) dans la région Mena et Sahel ainsi qu'en Méditerranée, a souligné Dr Arslan Chikhaoui, président exécutif du centre de consultance et d'études (NSV) dans une contribution parue samedi dans le journal L'Expression. Pour cet expert des questions géostratégiques, la politique de l'Algérie est en faveur d'une "zone exempte d'armes de destruction massive" dans la région Mena et Sahel ainsi qu'en Méditerranée. Il a expliqué que la position de l'Algérie sur le désarmement nucléaire et la prolifération des armes de destruction massive (ADM) devait être comprise dans le contexte, d'une part, de l'engagement du pays à la fois en faveur de la non-prolifération nucléaire et de la lutte contre le terrorisme CBRN (chimique, biologique, radiologique et nucléaire), en Afrique du Nord et dans la région du Sahel, et, d'autre part, son développement d'un programme nucléaire purement civil. Selon nombre d'observateurs, a relevé le chercheur, en tant qu'Etat de la région Mena et Sahel, l'Algérie est engagée dans la lutte contre le financement, l'acquisition et la diffusion des armes de destruction massive. Cette position, a-t-il poursuivi, est liée à un certain nombre de raisons historiques et politiques: l'Algérie a souffert et continue de souffrir des effets des essais nucléaires français de 1962-1963 au Sahara (In-Ecker et In Salah notamment), et des mines antipersonnel disséminées par l'administration coloniale depuis 1956 le long des lignes de défense militaire Challe et Morice bordant l'Algérie et son voisinage. De plus, a-t-il rappelé, bien que non couverts par les conventions sur les ADM, les Algériens ont subi des attaques avec des armes incendiaires (napalm) pendant la guerre d'indépendance (1954-1962). Aussi, au cours des années 1990, des Organisations terroristes ont tenté d'utiliser des agents biologiques. Pour lui, il est clair que non seulement la non-prolifération des ADM dans la région MENA et Sahel est dans l'intérêt de l'Algérie mais que par ses actions elle soutient une telle démarche. M.Chikhaoui a rappelé que le gouvernement avait examiné, le 2 décembre 2020, la création d'un comité national d'évaluation des risques du financement de la prolifération des armes de destruction massive, du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme. Cet outil réglementaire et technique, a-t-il précisé, permettra à l'Algérie d'atteindre les standards internationaux en tant que partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (NPT) signé en 1995, à la Convention sur les armes biologiques et toxines (Btwc) signée en 1975 et à la Convention sur les armes chimiques signée en 1995, ainsi que de mettre en oeuvre les recommandations du Groupe d'action financière internationale (Gafi). Ce comité est chargé, en particulier, a-t-il relevé, d'élaborer la stratégie de lutte contre ces trois menaces malveillantes. Cela s'ajoute à la décision du président de la République de mettre en place, le 13 juin 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire dédiée à la veille stratégique et l'alerte en matière de sécurité sanitaire. Toute cette démarche des autorités algériennes contribue à sensibiliser les acteurs politiques et la société civile aux menaces CBRN, a-t-il noté.