Un comité des droits de l'Homme établi à Rabat a appelé à libération immédiate de l'historien et militant marocain des droits de l'Homme,Maâti Monjib, dénonçant, par la même occasion, les mesures arbitraires qu'il a subies. Cette arrestation constitue "une violation flagrante de ses droits fondamentaux", a fait savoir le comité solidaire avec Maâti Monjib et six de ses camarades, qualifiant "les mesures dont il a fait l'objet de coercitives et entachées de nullité". Et d'ajouter :"Monjib a prouvé sa présence sur le terrain concernant l'ensemble des affaires ayant trait aux droits de l'Homme, à leur tête l'affaire des prisonniers du "Rif" et de l'incarcération d'un groupe de journalistes. Il a été contraint à mener une grève de faim pour obtenir ses droits civils et faire face à l'harcèlement dont il est victime", appelant "l'ensemble des mouvements des droits de l'Homme et les forces vives du Maroc à lutter contre les politiques répressives recrudescentes et défendre la liberté d'expression". Le comité a qualifié la détention de l'historien Maati Monjib d'arbitraire, et ce "après avoir pris connaissance du communiqué rendu public par le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat, le 30 décembre 2020 dans lequel il a annoncé la présentation de l'historien et défenseur des droits de l'Homme Maati Monjib, au terme d'une enquête préliminaire pour des actes susceptibles de constituer un crime de blanchiment d'argent, et son renvoi devant le juge enquêteur qui a décidé de le placer en détention provisoire". "Cette agression sur la liberté de l'activiste intervient dans un contexte politique marqué par une multiplication des arrestations en raison de l'opinion, du blackout sur la presse libre et de la répression ordonnée de la liberté d'expression", a-t-elle dit. Accusé d'atteinte à la Sûreté de l'Etat, l'activiste avait été traduit en justice en 2015, avec ses six camarades, dans le cadre d'un procès qui a vu l'organisation de plus de 20 séances à ce jour, maintes fois reportées sans motif valable, a tenu à rappeler la Commission. Le même organisme a fait état de la poursuite "des campagnes diffamatoires violentes par des organes de presse soutenus par l'Etat, dont certains, gérés par un ancien haut responsable au ministère de l'intérieur". Arrêté dans un restaurant dans la ville de Rabat, l'activiste a été interrogé par le juge d'instruction en l'absence de ses avocats, a ajouté la Commission.