Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a annoncé samedi à Alger que son secteur comptait porter les capacités de stockage des barrages à 9 milliards de mètres cubes à court terme. Cet objectif sera atteint après le parachèvement des travaux de réalisation de cinq nouveaux barrages qui porteront le nombre total de barrages à 85, a précisé M. Hasni devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat du projet de loi de finances (PLF) 2022. Il s'agit du barrage de Bouzina (Batna) d'une capacité de 18 millions de mètres cubes, du barrage de Boukhroufa (El-Tarf) d'une capacité de 125 millions de mètres cubes, du barrage de Djedra (Souk Ahras) d'une capacité de 35 millions de mètres cubes, du barrage de Souk N'tlata (Tizi Ouzou) d'une capacité de 90 millions de mètres cubes et du barrage de Sidi Khelifa (Tizi ouzou) d'une capacité de 35 millions de mètres cubes, a fait savoir le ministre. Les services des ressources en eau ont, en parallèle, lancé plusieurs opérations de dévasement de barrages pour augmenter leurs capacités de stockage, a-t-il ajouté. M. Hasni a également fait état d'une étude portant sur 34 sites potentiels pouvant abriter des barrages d'une capacité prévue de 2,6 milliards de mètres cubes et de l'identification de 300 sites pour la réalisation de petits barrages pour atteindre une capacité de stockage totale de 12 milliards de mètres cubes à l'horizon 2030. Concernant les eaux souterraines, le premier responsable du secteur a rappelé que l'Algérie compte 281.000 forages produisant 6,6 milliards de mètres cubes par an. Il a ajouté dans le même contexte qu'il sera procédé à la valorisation des systèmes des eaux souterraines, et ce, à travers quatre grands transferts qui permettront de transférer 500 millions de m3 annuellement, à savoir, le projet de transfert des eaux de Oued Namous dans la wilaya de Béchar vers la ville de Knadsa et la plaine d'Abadla, le projet de transfert depuis Ghardaïa vers Biskra, Batna, Boussaâda et de M'sila, le projet de transfert depuis Ghardaïa vers Djelfa, Tiaret et M'sila et le projet de transfert depuis la région d'Adrar vers la wilaya de Tidouf (destiné à satisfaire les besoins de l'exploitation minière à Ghar Djebilat et les besoins de la population de la wilaya en eau potable). Le ministre a également relevé la nécessité de développer le choix de la réutilisation des eaux usées assainies, ajoutant que l'Algérie disposait, en la matière, de 200 systèmes d'épuration des eaux usées et procédait à l'épuration de 500 millions de m3 annuellement. Il est procédé à la réutilisation de 50 millions de m3 seulement de ces eaux dans l'agriculture, soit un taux de 10%, affirme le ministre qui a dévoilé l'adoption d'un programme, en coordination avec le secteur de l'agriculture en vue de parvenir à 32.000 hectares à l'horizon 2024, qui seront irriguées à partir des eaux usées épurées (dont les études ont été réalisées). M. Hasni a ajouté dans ce même contexte qu'un objectif à l'horizon 2030 a été déterminé et consiste en la réutilisation de plus de 2 milliards de m3 annuellement dans l'agriculture, en vue d'irriguer une surface de 400.000 hectares, dont 160.000 hectares dans les Hauts-plateaux, et ce, en ciblant périmètres agricoles petits et moyens. Pour faire face, de manière efficace, au stress hydrique, le ministre a rappelé la stratégie adoptée par le secteur, en réduisant le recours aux ressources hydriques conventionnelles au profit des eaux de mer dessalées.