L'expert en matière de migration et questions sécuritaires au Sahel africain, Hassan Kacimi a affirmé, mercredi à Alger, que les mécanismes mis en place par l'Algérie pour faire face aux flux de la migration clandestine dans le pays "ne s'opposent pas aux principes des droits de l'Homme". Intervenant au premier jour des travaux d'une journée d'études sur "la migration clandestine en Algérie: problématique et enjeux" organisée par l'Institut national d'études de stratégie globale (INESG) à l'Ecole nationale d'administration (ENA), M. Kacimi a précisé que les différents mécanismes mis en place par notre pays pour faire face aux flux de la migration clandestine "ne s'opposent pas aux principes sur lesquels reposent les droits de l'Homme". Les flux de la migration clandestine arrivant en Algérie proviennent pour la plupart des pays du sahel saharien, a-t-il fait savoir, ajoutant que "la hausse" du nombre des migrants clandestins "a connu une courbe ascendante depuis 2015 à ce jour". Soulignant que l'Algérie "a une histoire dans le traitement humanitaire avec les migrants clandestins notamment ceux venant des pays voisins", l'expert a rappelé que "l'Algérie a déboursé en 2015 près de 200 millions de dollars pour la prise en charge de ces migrants". "Tous les mécanismes adoptés par l'Algérie pour lutter contre la migration clandestine et la prise en charge des migrants ne s'opposent pas aux principes de respect et de protection des droits de l'Homme", a-t-il soutenu. L'Algérie "lutte contre les groupes criminels activant dans le trafic des migrants clandestins, la traite des êtres humains, le trafic de la drogue et non pas les migrants", a-t-il fait valoir. A cette occasion, il a insisté sur la nécessité de la création d'un observatoire national de lutte contre la migration clandestine, préconisant "l'adoption d'une politique décentralisée en matière de lutte contre la migration clandestine", notamment dans les wilayas frontalières du sud qui sont un point de passage pour les migrants clandestins. Lire aussi: ENA: début des travaux de la Journée d'étude sur la migration clandestine De son côté, le sous-directeur de la migration au ministère des Affaires étrangères, Hebtiche Djamel, a appelé la communauté internationale à "prendre en charge la question de la migration clandestine". Mettant en avant les efforts de l'Algérie dans ce domaine, il a notamment cité la création de l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement. La représentante du Croissant-Rouge algérien, Toumi Naima, a, quant à elle, mis en exergue les "efforts humanitaires" de l'Algérie au profit des migrants clandestins, à travers la prise en charge sanitaire des malades, des femmes enceintes et des enfants et la protection des migrants contre le Covid-19 par la gratuité des tests PCR et la fourniture des moyens de protection contre l'épidémie. Pour sa part, la directrice de la recherche au Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Ayad Malika, a proposé la création d'un observatoire régional de la migration clandestine. Les travaux de cette journée d'étude se poursuivront jeudi avec les interventions d'autres experts et acteurs concernés par le dossier de la migration clandestine.