Le Premier ministre libyen, Abdul-Hamid Dbeibah, a indiqué mardi que son gouvernement restera en fonction jusqu'à la tenue d'élections et qu'il ne passera la main qu'à un gouvernement élu. "Nous n'autoriserons pas de nouvelles phases de transition et n'abandonnerons pas notre rôle au sein du gouvernement jusqu'à la tenue des élections. Le gouvernement d'unité nationale continuera à travailler jusqu'à la passation des pouvoirs à un gouvernement élu", a déclaré M. Dbeibah dans un discours télévisé. M. Dbeibah a accusé "une classe politique" de dominer le pays au cours des dernières années en "émettant des décisions à la Chambre des représentants libyenne", en "continuant à falsifier des décisions sans contrôle ni responsabilité", et en tentant de semer la division politique ainsi que le chaos dans le pays. Le Premier ministre a également accusé la "classe politique" d'avoir fait échouer la tenue des élections "sans même clarifier les raisons de ne pas les tenir". M. Dbeibah a tenu ces propos deux jours avant un vote de la Chambre des représentants sur le choix d'un nouveau Premier ministre. Le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, estime que le gouvernement de M. Dbeibah avait expiré et a appelé à la nomination d'un nouveau gouvernement. La Libye devait organiser des élections générales le 24 décembre, mais celles-ci ont été reportées sine die en raison de problèmes techniques et juridiques, selon la Haute Commission électorale nationale du pays. == Réconciliation et consensus nationaux, la première priorité == Pour le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Manfi, la première priorité en ce moment en Libye, ce n'est pas la désignation d'un nouveau gouvernement, mais plutôt la réussite du chantier de la réconciliation nationale, soulignant qu'il reste "à équidistance" de toutes les parties et institutions libyennes. "Le problème actuel est juridique et constitutionnel, et il doit être résolu le plus tôt possible", a noté, en outre, M. Al Manfi, lundi, en marge de sa rencontre avec le chef de la mission de l'Union européenne (UE) à Tripoli, Jose Sabadell. S'exprimant dans le même sens, M. Sabadell a déclaré que "l'UE tient plutôt actuellement à prioriser une reconstruction globale dans le pays qui favorisera la réconciliation, l'unité et la stabilité en Libye". Pour sa part, la conseillère spéciale du SG de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, a déclaré lundi depuis Rome, où elle était en visite, que le plus importent actuellement en Libye est d'oeuvrer à atteindre un consensus national et international. "Le consensus national et international est très important pour l'aboutissement d'un processus politique global", a-t-elle insisté. Il est à rappeler que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, avait réitéré la semaine écoulée, lors des entretiens avec son homologue libyenne Najla Al-Mangouch à Addis-Abeba, "le soutien indéfectible et permanent de l'Algérie aux Libyens", soulignant l'"importance d'oeuvrer à booster le processus de réconciliation nationale libyenne, qui est à même de renforcer l'unité nationale et de préparer le terrain afin d'aboutir à un consensus sur les questions de désaccords entre les frères libyens". Mots clés : * Libye * P