La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), réunie vendredi à Accra (Ghana), a décidé de maintenir ses sanctions contre le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, fixant à ces deux derniers un ultimatum afin de présenter "un calendrier acceptable pour la transition", a indiqué l'Organisation dans un communiqué. La Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO a, en effet, annoncé au terme d'un sommet extraordinaire, l'interdiction de voyage et le gel des avoirs financiers des autorités maliennes de transition et celles guinéennes, ainsi que le maintien de la suspension de la Guinée et du Burkina Faso de tous les organes directeurs de la CEDEAO. L'Organisation sous-régionale a indiqué que "les autorités de transition au Mali ont proposé un calendrier de 24 mois, soit deux ans, en plus des 18 mois déjà écoulés". En outre, les chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont invité les autorités de transition au Mali à respecter le calendrier de "12 à 16 mois" recommandé pour la prolongation de la période de transition. Ils ont en ce sens annoncé leur décision de maintenir les sanctions imposées le 9 janvier 2022, d'encourager le dialogue en vue de trouver une solution et donc une levée progressive des sanctions. Lire aussi: Sommet ouest-africain sur le Mali Ils ont également décidé de maintenir la suspension du Burkina Faso de toutes les instances de la CEDEAO jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel, ainsi que de la Guinée. La CEDEAO "reste très préoccupée par la durée de la période de transition (36 mois), jugée trop longue". Elle a, en outre, exigé la libération du président burkinabè Roch Kaboré au plus tard le 31 mars 2022, précisant qu'au-delà de ce délai, des sanctions individuelles seront imposées aux autorités de transition, poursuit le communiqué final. S'agissant de la Guinée, les chefs d'Etat ouest-africains ont regretté "le manque de visibilité sur la transition, affirmant que le calendrier de six mois pour la tenue des élections n'a pas été respecté. De plus, le calendrier de transition n'est toujours pas disponible, les priorités n'ont pas été fixées et peu de progrès ont été réalisés dans le processus", ajoute-t-on dans le communiqué. La CEDEAO a demandé la finalisation d'un calendrier de transition "acceptable" d'ici fin avril 2022 "au plus tard". "Passé ce délai, des sanctions individuelles seraient infligées aux membres du gouvernement et du Conseil national de transition", a averti l'Organisation ouest-africaine, qui a appelé "le gouvernement à promouvoir l'inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et civils dans la gestion de la transition afin de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition pacifique".