Le Groupe A3+ a réaffirmé, mercredi à New York, son engagement ferme pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République Centrafricaine, exprimant sa préoccupation face aux défis multidimensionnels auxquels elle est confrontée. Cette déclaration du groupe A3+, qui regroupe les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (l'Algérie, la Sierra Leone et le Mozambique) ainsi que la République du Guyana, de la région des Caraïbes, a été lue par le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies, l'ambassadeur Amar Bendjama, lors d'un briefing sur la situation en République Centrafricaine. M. Bendjama a fait part des inquiétudes du Groupe A3+ quant aux défis multidimensionnels auxquels fait face la République Centrafricaine, précisant qu'il s'agit de trois questions relatives aux volets politique et sécuritaire et aux droits de l'Homme. Sur le plan politique, le diplomate a salué les efforts constants du gouvernement pour l'exécution de l'accord politique et les progrès enregistrés lors de la 8e réunion de coordination du processus politique notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la politique nationale de gestion des frontières nationales, se disant optimiste quant à "l'initiative du gouvernement consistant à établir un dialogue avec les groupes armés disposés à relancer le processus de paix". Il a appelé "tous les groupes armés à s'engager ou à réaffirmer leur engagement envers le processus de paix". Lire aussi: Nations Unies: le Groupe A3+ appelle à sortir le processus politique en Syrie de l'impasse Il a félicité le Gouvernement de la République centrafricaine pour "le progrès accompli en matière de désarmement, de démobilisation, de réhabilitation et de réinsertion", soulignant que "le programme est mis en œuvre avec l'appui la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), et c'est pour cette raison, a-t-il dit, que nous exhortons le reste des membres des groupes armés à y adhérer". M. Bendjama a souligné que le Groupe A3 + regrette le report à 2025 des élections locales qui étaient initialement prévues en 2024. S'agissant du volet sécuritaire, l'ambassadeur Bendjama a affirmé que "le groupe est toujours préoccupé face à la possibilité de franchir les frontières en République Centrafricaine (RCA), une réalité qui perdure et facilite la circulation, sans crainte, des groupes armés et le trafic d'armes dans les zones frontalières". Il a également salué les efforts déployés récemment par le gouvernement pour renforcer la coopération sécuritaire avec les pays voisins, dont l'activation des commissions frontalières et la poursuite du soutien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), y compris la réhabilitation des routes et édifices administratifs, exhortant la communauté internationale à soutenir les efforts visant à rétablir la paix et la sécurité en RCA. D'autre part, M. Bendjama a souligné l'impératif de respecter les sanctions des Nations Unies imposées aux groupes armés, comme partie intégrante des efforts visant à améliorer la situation sécuritaire dans le pays, exigeant "l'application intégrale de l'Accord pour la paix et la réconciliation de 2019". Revenant à la situation des droits de l'homme qui a atteint des "niveaux de crises sans précédent", le représentant du groupe A3+ a souligné qu'elle a été aggravée par l'exode forcé et massif à cause des changements climatiques. Et d'ajouter : "notre groupe relève avec préoccupation que la République centrafricaine fait face à un grand nombre de sans abri au niveau interne en raison du conflit (...) Nous exhortons les partenaires internationaux à assurer le soutien financier pour remédier aux insuffisances relevées dans le plan de réponse humanitaire et partant garantir son application de façon intégrale". Il a insisté, en outre, sur la nécessité de traiter la situation humanitaire pour une paix durable, outre les deux processus politique et de paix, se disant favorable à "la création de réseaux d'alerte précoce et leur renforcement (...) ainsi qu'à la création d'une commission pour enquêter sur les violations des droits de l'homme". Concernant la crise liée à l'insécurité alimentaire, l'ambassadeur a souligné "qu'elle devrait susciter davantage d'intérêt de façon urgente", insistant sur le soutien de "la RCA pour une meilleure exploitation de ses ressources naturelles, en vue de réaliser la sécurité alimentaire".