Le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations unies (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a souligné mercredi l'urgence de parvenir à un cessez le feu "immédiat et sans conditions" en République démocratique du Congo (RDC), soutenant qu'il n'y a "pas de solution militaire" à ce conflit. "Il est plus que jamais urgent de parvenir à un cessez le feu immédiat et sans conditions à l'est de la RDC", a affirmé le représentant de la Somalie à l'ONU, l'ambassadeur Abukar Dahir Osman, qui s'exprimait au nom des A3+ lors d'une session du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC. Le groupe A3+ a exhorté, à ce titre, toutes les parties à "accepter un cessez-le-feu", à "s'engager à déposer leurs armes" et à "créer les conditions propices à une solution politique négociée", mettant l'accent sur la nécessité de "respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC". "Il est claire qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit", a ajouté le représentant de la Somalie à l'ONU. Exprimant le souhait du groupe de voir les "les pourparlers de paix reprendre", le représentant de la Somalie a assuré que les A3+ adhèrent à l'appel lancé pour que la communauté de l'Afrique de l'Est et la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) supervise le cessez-le-feu, appel entériné par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. L'ambassadeur Abukar Dahir Osman a souligné, dans ce contexte, la nécessité d' "agir de façon déterminée pour trouver une solution à la crise actuelle, mais également pour s'attaquer aux causes sous-jacentes de ce conflit". Rappelant les efforts déployés par les dirigeants africains pour trouver une solution à la crise à l'Est de la RDC, le groupe a salué les conclusions des dernières réunions convoquées par les organes africains au niveau des chefs d'Etat, notamment "la fusion proposée des processus de paix de Nairobi et de Luanda". "Nous espérons que l'harmonisation de ces efforts permettra à la région de s'approcher d'une solution pour la paix", a-t-il ajouté, appelant le Conseil de sécurité et la communauté internationale à "soutenir ces initiatives africaines". Selon le groupe A3+, "il est temps pour le Conseil de sécurité de faciliter véritablement la cessation des hostilités, notamment le retrait du groupe M23 des territoires contrôlés par ce dernier depuis le début de l'année". Le groupe a dénoncé, à ce propos, "toute forme de soutien apporté au M23 ou à d'autres groupes armés qui opèrent à l'intérieur de la RDC ". Le groupe s'est dit, par ailleurs, "gravement préoccupé par la violence et la détérioration de la situation humanitaire" à l'Est de la RDC. Citant des données du bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), le représentant de la Somalie à l'ONU a affirmé que plus de 21 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire à travers la RDC. "L'escalade de la violence a exacerbé la crise humanitaire et il y a une perturbation des principales routes d'approvisionnement ", a-t-il déploré, soulignant la nécessité d'"élaborer un plan pour sécuriser la ville de Goma et la région avoisinante, permettre la réouverture de l'aéroport de Goma et sécuriser les principales routes pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire". Il a exhorté, à ce titre, toutes les parties à "s'engager à respecter le droit international humanitaire". Le groupe a exprimé, en outre, sa préoccupation face à l'escalade de la violence dans d'autres régions de la RDC et l'incapacité de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) à opérer dans ces régions. "Nous lançons à nouveau un appel au M23 pour qu'il cesse les hostilités et stoppe sa progression et les violences commises dans les territoires sous son contrôle", a-t-il ajouté. Il a exhorté le groupe M23 à "lever toutes les restrictions qui touchent à la liberté de mouvement de la MONUSCO et qui entravent les efforts déployés par la mission pour évaluer les dégâts à l'aéroport de Goma et qui sapent également les efforts de la mission pour le déminage de la ville".