De réelles perspectives de développement s'offrent pour le système financier basé sur les règles de la Charia islamique, d'autant que le système ayant jusque là régi les relations économiques et financières internationales a montré ses limites, ont estimé les participants au 2e Sommet international islamique des affaires et des finances qui s'est ouvert lundi à Kazan, capitale de la république russe du Tatarstan. Le système financier islamique qui n'est pas basé sur la recherche du profit suscite de plus en plus d'intérêt ce qui laisse entrevoir son développement rapide, selon les participants au sommet dont la cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence, notamment du président du Tatarstan, Roustam Minnikhanov, de l'ex-Premier ministre malaisien et président de l'Alliance globale pour le partenariat dans le développement international (GAPID), Mohamad Mahathir, du député de la Douma chambre basse du Parlement russe), Khafiz Salikhov, d'un membre de la chambre des Lords du Royaume-Uni , Mohamed Iltaf Cheikh et de représentants de l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Evoquant certains problèmes générés par le système financier actuel qui pénalisent les pays en développement, plusieurs intervenants, notamment l'ex-Premier ministre malaisien, ont évoqué à titre d'exemple les difficultés rencontrées par les Etats ayant eu recours à la Banque mondiale (BM) et/ou au Fonds monétaire international (FMI). Ces institutions financières "ne nous aident pas à développer notre économie. Bien au contraire elles ne font qu'aggraver notre situation puisque nos recettes qui devraient normalement servir à financer les importations de biens et services nécessaires au développement, sont utilisées pour rembourser la dette, ou pire encore, le service de la dette", a-t-il déploré. De son côté, Lord Mohamed iltaf Cheikh du Royaume Uni, a souligné que la crise qui secoue l'économie mondiale a été générée par "l'irresponsabilité" des décideurs qui sont à la tête du système financier qui a prévalu jusque là. "Il est grand temps de changer l'architecture de ce système", a-t-il estimé, affirmant que le système financier basé sur les principes de l'Islam, permet d'éviter nombre de problèmes, ce qui lui offre de grandes opportunités de développement. Selon lui, ce qui est important aujourd'hui "c'est la volonté politique de développer ce système à travers le monde, car en fait, le marché financier islamique est très prometteur compte tenu des importantes potentialités qu'il recèle". Cependant, pour promouvoir davantage le système financier islamique qui connaît d'ores et déjà un développement rapide, il est nécessaire de "renforcer les actions visant à expliquer aux opérateurs à travers le monde les principes et règles régissant ce système et les conditions d'accès aux services qu'il offre aux investisseurs et hommes d'affaires", a-t-il ajouté. Les travaux du sommet dont les initiateurs entendent en faire une "plateforme pour le développement de relations d'investissements et d'entrepreneuriat conformes aux principes de l'Islam", devraient se poursuivre mardi par l'examen de plusieurs questions liées au développement du système financier islamique. Selon un projet de déclaration qui devrait être adopté mardi soir à l'issue des travaux du sommet, les participants recommandent de poursuivre le débat sur le fonctionnement du système financier islamique et le développement du modèle économique islamique comme moyen de contrer les tendances économiques mondiales négatives. Les participants estiment également qu'après la Conférence islamique internationale sur l'investissement tenue en juin 2008 à Kazan, le Sommet islamique des affaires et des finances doit être institué en forum international devant se tenir tous les ans à Kazan pour garantir le suivi des actions des décisions prises.