L'amalgame entretenu entre les notions de terrorisme et des mouvements de libération "vise à brouiller les cartes et ne pas mettre en lumière les vérités", a affirmé, mercredi à Boumerdès, le commissaire à la sécurité et à la paix de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra. "Tous les textes de loi internationaux consacrent cette différence nette entre les phénomènes de terrorisme et le combat des peuples pour leur autodétermination", a souligné M. Lamamra dans une communication faite aux travaux de l'université d'été des cadres de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui se tiendra jusqu'au 30 août. Il a expliqué, à titre indicatif, qu'"à la différence du terrorisme qui adopte la criminalité sous toutes ses formes dans ses actions, les mouvements de libération se caractérisent par leur adoption du principe de l'égalité faite entre les deux belligérants, tant en droits que devoirs, en appliquant ainsi le même comportement que toute armée est tenue de respecter envers les civils de la partie ennemie". M. Lamamra a ajouté, par ailleurs, que le terrorisme fait partie des grands fléaux "rigoureusement combattus" et pris en charge par les systèmes législatifs de chaque continent. Il a rappelé, à ce propos, que le sommet africain de Tripoli (Libye) avait adopté en 2009 une "nouvelle approche radicale pour luter contre le phénomène du terrorisme qui constitue un réel danger pour tous les peuples du continent". Cette référence en la matière englobait un plan et un programme de travail "ambitieux" dépassant de loin le simple principe sécuritaire en incluant certaines approches symboliques et d'autres politiques et économiques pratiques, a-t-il relevé. Il existe en ce sens un "engagement total" de la part de chaque dirigeant africain, selon M. Lamamra, pour lutter contre ce fléau et œuvrer de "façon sérieuse" afin de développer l'action de l'UA qui est désormais "une vraie organisation mondiale et concurrentielle de l'ONU dans la mise en place d'un système complémentaire pour la paix et la sécurité", a-t-il indiqué. L'Union africaine s'est renforcée, a-t-il dit, par un système "d'alerte précoce" lui permettant de discuter et trouver des solutions à certains problèmes à travers le continent en "temps opportun" avant leur développement en conflits armés, tout en se dotant de certains mécanismes, tels le Conseil de sécurité et de paix chargé de prendre les décisions préventives qui s'imposent en cas de conflits, outre un Centre africain des études et recherches sur le terrorisme, et la création d'unités militaires prêtes à intervenir à travers tout le continent. M. Lamamra a annoncé, à l'occasion, des préparatifs en cours actuellement en vue de la constitution d'une force armée pour le maintien de la paix dont le rôle pourrait englober, a-t-il expliqué, la lutte contre le terrorisme, "si les instances de l'UA en expriment l'accord". Le récent sommet de Kampala avait également émis plusieurs décisions similaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme stipulant, entre autres, de "charger l'inspection de la sécurité et de la paix de proposer une série de mesures et dispositions à soumettre en septembre prochain". Ces nouvelles mesures pourraient englober, a-t-il ajouté, l'élaboration périodique d'une liste des personnes recherchées par la justice ainsi que l'émission de mandats d'arrêts continentaux et internationaux, en plus de la création d'une commission africaine spécialisée dans la présentation des rapports supplémentaires sur les événements ayant trait au terrorisme à travers les pays d'Afrique". Le sommet de Kampala avait aussi mis en avant, a-t-il rappelé, le renforcement de la place de la RASD et le soutien des efforts de l'ONU, au même titre que les propositions de paix et négociations entre le Front Polisario et le royaume du Maroc, tout en faisant une nette distinction entre le terrorisme et les mouvements de libération.