Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Abdelaziz Ziari, a indiqué samedi que le projet de loi criminalisant le colonialisme ne sera pas présenté au parlement durant cette session ni la session qui suit pour des "considérations diplomatiques et juridiques". A ce sujet, M. Ziari qui était l'invité de l'émission "En direct du parlement", diffusée sur les ondes de la chaîne III, a fait savoir que la loi portant sur la criminalisation du colonialisme "n'est pas inscrite à l'ordre du jour de la session actuelle ni probablement pour la session qui suit", liant cette décision à des considérations "diplomatiques, internationales et juridiques". Il a souligné, dans ce cadre, qu'un texte juridique relatif à cette question demande "beaucoup de réflexion" et pose également un "certain nombre de problèmes qui doivent être résolus". Il a rappelé que l'Algérie reste "ferme sur sa position" et exige du colonisateur français de "reconnaître ses crimes commis dans ses anciennes colonies, en particulier l'Algérie". A une question sur la mise en application de la loi portant sur le règlement budgétaire, M. Ziari a indiqué que ce texte "sera présenté devant le parlement au cours de cette session". "Le retard accusé est dû à un certain nombre de difficultés rencontrées par le gouvernement qui a demandé plus de temps pour des raisons strictement techniques en particulier le rapport que doit établir la cour des comptes", a t-il expliqué. Interrogé sur la position de certaines formations politiques qui appellent à la dissolution de l'APN, M. Ziari a affirmé qu'il "n'a jamais été question d'adopter ces opinons ni d'organiser des élections anticipées". "Nous sommes une institution qui travaille et la majorité écrasante n'a pas demandé cela", a-t-il martelé. Par ailleurs, le président de l'APN a indiqué que son institution ne peut pas mettre en place une commission parlementaire d'enquête sur la corruption, car la lutte contre ce phénomène n'est pas la mission d'une assemblée nationale. "La commission d'enquête sur la corruption c'est quelque chose de très sérieux. Il faut que ça soit voté en plénière et la commission ne doit pas comprendre les personnes qui ont demandé l'enquête", a-t-il expliqué. S'agissant de la lutte antiterroriste, M. Ziari a affirmé que l'APN a passé plusieurs textes dans ce domaine, soulignant en outre que ceux qui payent les rançons sont les pays développés ayant des intérêts dans les pays qui connaissent le phénomène du terrorisme. Le payement des rançons, a-t-il expliqué, est une forme de financement et d'encouragement du terrorisme. Au sujet de la révision constitutionnelle, M. Ziari a affirmé que la Constitution "a besoin d'une révision car elle était faite dans des conditions de difficultés énormes que le pays a connues", ajoutant que le président de la République est la seule personne qui peut engager le processus de la révision. Concernant le mode électoral au niveau local, M. Ziari a souligné que son parti le FLN a des propositions pour une révision de ce mode au niveau des APC, affirmant que "les communes ont besoin d'une majorité stable et d'un exécutif qui peut faire son travail sur les cinq ans".