Photo : Fouad S. Les participants à la conférence internationale sur «le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», ont réaffirmé, hier à Alger, dans leur déclaration finale, la légitimité de la résistance populaire pacifique du peuple sahraoui dans les territoires occupés. Les 304 participants venus de quatre continents ont appelé, dans cette déclaration, les Nations unies à l'application «immédiate» des résolutions du Conseil de sécurité qui recommandent l'organisation d'un référendum d'autodétermination «transparent et loyal, droit inaliénable reconnu au peuple sahraoui par toute la communauté internationale». Dénonçant les violations répétées des droits de l'homme par l'occupation marocaine au Sahara occidental, ils ont appelé l'Onu, l'Union européenne, l'Union africaine, les ONG internationales et tous les militants des droits de l'homme «à garantir rapidement, par tous les moyens possibles, le respect des droits de l'homme par le Maroc et aussi mettre fin aux souffrances des militants sahraouis emprisonnés». «La conférence internationale interpelle le président et le gouvernement français à adopter une position digne de la France, patrie des droits de l'homme, afin de permettre l'élargissement du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», lit-on encore dans cette déclaration. Les participants ont, par ailleurs, dénoncé «la prédation systématique des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, avec la complicité, directe ou indirecte, de pays tiers, essentiellement européens qui, pourtant, ont inscrit dans leur charte d'association la conditionnalité du respect des droits de l'homme et le respect du droit international». Ils ont appelé, dans le même contexte, l'Onu à assurer aux réfugiés sahraouis une aide humanitaire «suffisante» et «multiforme» qui puisse apporter aux Sahraouis le «minimum nécessaire» à bénéficier de soins, d'alimentation, d'éducation, de formation, d'activités culturelles et de bien-être social. Tout en rendant un hommage «appuyé» à l'Algérie pour la constance de sa position politique «adossée à des principes intangibles et à la légalité internationale», ils ont chargé le co-organisateur de cette conférence internationale de saisir les souverains et présidents des Etats du monde, les organisations multilatérales et les ONG internationales «pour user de leur pouvoir afin que cesse le calvaire du peuple sahraoui et qu'il puisse lui être permis de choisir librement son destin». UNE OPPORTUNITÉ POUR UN TÉMOIGNAGE «VIVANT» DE LA RÉPRESSION MAROCAINE Le Premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Abdelkader Taleb Omar, a déclaré que la conférence a constitué une opportunité pour un témoignage «vivant» de la répression marocaine des Sahraouis dans les territoires occupés. Intervenant à la clôture de cette conférence co-organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'Union des juristes sahraouis, le Premier ministre sahraoui a également souligné que les témoignages des participants «reflètent clairement ce qui se passe dans les territoires occupés et la répression qui s'abat sur les Sahraouis». Il a salué, en outre, la décision de participants d'autres pays à accompagner les 70 résistants sahraouis des territoires occupés, lors de leur retour à El-Ayoun occupée. «Ils ont montré leur disponibilité à subir la répression des autorités marocaines, durant leur traversée des villes du Maroc vers les villes sahraouies occupées», a-t-il souligné. Tout en affirmant que cette conférence a atteint ses objectifs, M. Taleb Omar a émis ses craintes de «voir la délégation sahraouie des territoires occupés et les volontaires qui l'accompagnent subir les représailles des forces de sécurité marocaines». Il a souligné, par ailleurs, que des «propositions intéressantes» ont été émises lors de la conférence, à l'instar de l'organisation d'une flottille pour casser l'embargo imposé par la Maroc sur les territoires sahraouis occupés.