L'héroïsme de la femme algérienne, avant et durant la Révolution de Novembre, et son haut sens du sacrifice ont été soulignés avec force par les participants au colloque ouvert lundi à Skikda, et consacré au rôle de la femme durant la lutte armée. Mohamed Chorfi de l'université de Guelma a axé sa communication sur le ''rôle politique'' joué par la femme avant la Révolution et sur sa contribution au combat pour la liberté entre 1954 et 1962. Avant le déclenchement de la Révolution, la femme algérienne a été de tous les combats, depuis les premiers coups de canon tirés du large de Sidi Fredj jusqu'au recouvrement de la souveraineté nationale. Les hommes, dans leur résistance à la colonisation, y ont toujours trouvé un allié de choix et une source de soutien inestimable, même si la femme participait peu à la vie politique dans une société traditionnelle soumise au régime arbitraire et inhumain d'un code de l'indigénat imposé de force par l'occupant, a noté cet universitaire. Il a également rappelé que c'est à l'issue du congrès de la Soummam que fut organisé le rôle de la femme dans la lutte armée, en tant que militante et assistante, au maquis et ailleurs. De son côté Ahmed Messaoud, de l'université de M'sila, a relevé que le premier et le second programmes du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) avait accordé un intérêt accru pour les fonctions effectivement assumées sur le terrain par les femmes. Il a souligné, dans ce contexte, que le congrès de la Soummam avait chargé les organisations de masse dont l'Union des femmes algériennes d'encadrer l'action révolutionnaire populaire. Le Dr. Ali Kouadria, recteur de l'université de Skikda, a affirmé de son côté que depuis la révolte dirigée contre l'occupant par Lalla Fatma N'soumer, la femme algérienne n'a pas cessé de multiplier les exemples d'héroïsme et d'abnégation dans le long combat pour l'émancipation, au point d'avoir amené l'ennemi à ''reconnaître cet engagement infaillible de la femme pour la liberté''. Les précédentes éditions de ce colloque organisé annuellement par l'université du 20-Août 1955 de Skikda avaient abordé, entre autres thèmes importants, ''les dimensions de la Révolution algérienne'' et ''l'image de l'indigène dans le discours colonial'', rappelle-t-on. Prévue pour deux deux journées, cette rencontre est notamment destinée à analyser la situation de la société algérienne durant la Révolution libératrice, les différentes formes de militantisme de la femme et les échos de l'activisme féminin dans les médias de l'époque.