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Novembre 1954: le dernier acteur de l'opération de Taghit Beni Bouslimane (Batna) témoigne
Publié dans Algérie Presse Service le 01 - 11 - 2010

A 90 ans presque révolus, Lembarek Djaghrouri se souvient des détails d'une opération menée le matin même du 1er novembre 1954 et dont l'appellation "opération des gorges de Tighanimine" serait totalement erronée aux yeux des Moudjahidine de la région de Tkout qui insistent sur "opération de Taghit". Dernier témoin de cet événement, Djaghrouri souligne que tout a commencé lors de la réunion tenue par Si Mostefa Benboulaïd à Dechrat Ouled Moussa, un certain dimanche après-midi du 31 octobre 1954 en présence de Chihani Bachir. Durant cette rencontre, les armes ont été distribuées et les Moudjahidine répartis en groupes chargés de mener les premières opérations militaires annonçant le déclenchent de la Révolution libératrice dans les Aurès.
Chaque groupe était constitué de 11 éléments, affirme Djaghrouri qui indique avoir été désigné parmi le deuxième groupe chargé par Benboulaïd de se diriger vers la région de Taghit Beni Bouslimane, située dans l'actuelle commune de Tkout pour "dresser une embuscade aux gendarmes et aux militaires et non pas aux civils".
Un point sur lequel avait bien insisté Benboulaïd au cours de la réunion, affirme cet ancien djoundi, précisant que le commandement du groupe avait été initialement confié à Salah Gheskil, "mais en raison de sa méconnaissance de la région, ce fut moi qui fut désigné à sa place par Benboulaïd, étant originaire de la région".
Après le coucher du soleil, ajoute Djaghrouri, "notre groupe a quitté Dechrat Ouled Moussa pour atteindre très tôt le matin Taghit. Après la reconnaissance des lieux, nous avons dressé des barricades sur la route et neuf membres du groupe se sont postés, bien dissimulés, sur les hauteurs dominant la partie gauche de la voie". Si Lembarek ajoute que lui-même et Mohamed Sbaïhi sont restés sur la route, avant l'arrivée de l'autocar assurant la desserte Arris-Biskra. Il assure que des citoyens de la région avaient commencé à enlever les pierres disposées sur la chaussée avant d'être éloignés par Djaghrouri et son compagnon.
Lorsque l'autocar s'immobilisa, le convoyeur qui s'appelait Tayeb Akali (qui rejoignit plus tard la Révolution) est descendu pour enlever les barricades mais s'écarta en voyant Djaghrouri armé devant lui. "Le visage dissimulé, je suis monté dans l'autocar et ordonné aux passagers de descendre (à) mais voyant qu'aucun militaire ni gendarme ne se trouvaient parmi eux, je leur ai demandé de remonter", affirme le vieil homme avant de poursuivre qu'au moment ou il tournait le dos, le caïd de M'chounech, Seddouk, assis à côté du convoyeur, sortit un pistolet qui était dissimulé sous ses vêtements.
C'est alors, se souvient-t-il, que le Moudjahid Belgacem Bengaga "me hurla de m'éloigner et ouvrit le feu sur le caïd le touchant aux jambes. J'ai ramassé le pistolet qui était de fabrication allemande et je l'ai remis à Mohamed Sbaïhi. Sur notre ordre, le convoyeur fit descendre le caïd Seddouk qui saignait abondamment. Après l'avoir soigneusement fouillé, nous le fîmes remonter mais après un petit moment, il devait rendre l'âme. Tous les passagers sont alors de nouveau descendus pour une raison qu'on ignorait".
Le Moudjahid Sbaïhi qui était descendu boire dans l'oued aperçut, à son retour, l'instituteur français Guy Monnerot et son épouse et "sans avertissement, se rapprocha d'eux et leur tira dessus, tuant sur place l'instituteur et blessant gravement sa femme qui devait survire". Cet événement "n'était pas planifié et Mostefa Benboulaïd nous avait ordonné expressément de ne pas attaquer les civils", ajoute Djaghrouri qui estime que ce Moudjahid avait agi par "surexcitation" et par "haine envers les colons qui avaient spolié nos terres".
Djaghrouri raconte avoir donné lui-même les premiers secours à l'épouse de l'instituteur en lui demandant de remonter dans le car mais elle avait choisi de rester aux côtés de son mari. Aussitôt informées, les forces d'occupation encerclèrent la région mais la parfaite connaissance des moindres recoins de la région sauva le groupe de combattants.
Le 19 novembre, raconte encore le nonagénaire, "nous nous sommes accrochés avec les forces armées coloniales dans la région de Akrich et leur avons fait subir de grosses pertes". En représailles, tout le village a été incendié et quatre femmes furent exécutées : Mansoura Boucettaa, Fatma Djaghrouri, Fatma Berrehaïl et Djemaâ Boucetta. Ce furent les premières Chahidate de la région.
Après cette bataille, le groupe devait rencontrer Mostefa Benboulaïd, le 20 novembre, pour la première fois depuis la réunion de Dechrat Ouled Moussa. Selon Djaghrouri, "Si Mostefa s'emporta, révolté qu'il était par la mort de civils. Il me prit même mon arme, mais me l'a rendit lorsqu'il fut persuadé que les coups de feu tirés en direction de l'instituteur étaient un acte individuel dans lequel n'avait participé aucun autre membre du groupe".
"Les yeux vagues et fronçant les sourcils, Si Mostefa glissa entre les dents : nous nous battons pour notre liberté, et notre ennemi, c'est l'armée française", témoigne Lembarek Djaghrouri dont la voix chevrotante laisse percer toute l'admiration qu'il porte, 56 ans près, au Lion des Aurès.


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