Le ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, a souligné mardi que l'Etat est déterminé à aller de l'avant pour améliorer le contrôle des finances publiques, en vue d'"instaurer un cadre garantissant la transparence, la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent" et à "poursuivre les mesures visant à protéger le pouvoir d'achat des citoyens et à améliorer les conditions de vie". Répondant à des questions des membres du Conseil de la Nation sur le texte de Loi de finances (LF) 2011, M. Khedri qui s'exprimait au nom du ministre des Finances, a indiqué que la mise en œuvre du programme d'investissements publics qui entame sa deuxième année, sera accompagnée par "la modernisation et le renforcement des organes de contrôle relevant du secteur des finances et l'amendement du cadre législatif et réglementaire relatif aux dépenses publiques et leur contrôle en vue d'assurer la transparence et protéger les finances publiques". Lors d'une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil, en présence de membres du gouvernement, le ministre a expliqué que ce programme d'investissement vise le développement humain, l'amélioration des prestations publiques et le développement des infrastructures, ajoutant qu'une enveloppe financière de 21 214 milliards de DA, soit 286 milliards de dollars lui a été allouée. Dans le but d'assurer la transparence des dépenses publiques, M. Khedri a souligné qu'il a été procédé à l'amendement de la loi relative aux marchés publiques et la révision de la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption outre l'élargissement des prérogatives de la Cour des comptes et de l'Inspection générale des Finances ainsi que l'amendement de la loi sur la monnaie et le crédit. Par ailleurs, M. Khedri a souligné la détermination de l'Etat à poursuivre les mesures visant à protéger le pouvoir d'achat des citoyens et à améliorer les conditions de vie à travers l'augmentation des salaires de la Fonction publique, l'allègement de la pression fiscale et la subvention des prix de consommation, ajoutant que "l'Etat continuera également de subventionner les prix des céréales, du lait, de l'eau et de l'énergie électrique". Il a ajouté que les autorités publiques interviennent dans l'unification des prix au niveau national à travers le Fonds de compensation des frais de transport sud". M. Khedri a souligné que le taux d'inflation arrêté dans le cadre du texte de loi pour l'année prochaine, estimé à 3,5%, est "un taux ciblé", rappelant le taux d'inflation de 2009 estimé à 5,7% en raison "de la variation des prix des produits alimentaires". M. Khedri a enfin précisé que le gouvernement a pris des mesures réglementaires pour réguler les prix du marché intérieur et faire face "aux pratiques de spéculation", ajoutant que l'inflation de l'année dernière a atteint moins de 3,5% "en dehors de la variation des prix des produits agricoles". Après avoir rappelé les réalisations de plusieurs secteurs tels que la Santé, les Travaux publics, l'Education et l'Enseignement supérieur, le ministre a indiqué que de nombreuses wilayas ont bénéficié de centres hospitaliers et de polycliniques ce qui a permis d'améliorer la couverture sanitaire notamment dans le grand Sud. Trente-trois unités sanitaires d'une capacité de 3000 lits seront réalisées dans 10 wilayas, a-t-il annoncé. Le budget alloué au secteur de l'enseignement supérieur est passé de 27 milliards de DA durant le plan quinquennal 2005-2009 à 100 milliards de DA au titre du présent quinquennat, a indiqué M. Khedri. Il a affirmé que "plusieurs wilayas bénéficieront de projets importants" notamment en matière d'œuvres universitaires. Il a, en outre, évoqué les projets de développement local, soulignant que l'Etat a consacré, entre 2005 et 2009, un budget annuel de 60 milliards de DA aux communes afin de rattraper le retard accusé en matière d'approvisionnement en eau potable, de construction de routes et de structures publiques, notamment dans la région des hauts plateaux et dans le sud du pays. Soulignant que ces budgets seront maintenus, le ministre a appelé les communes à davantage de dynamisme et à s'inscrire dans une approche favorisant l'investissement afin de renforcer leur développement. "L'Etat restera engagé à soutenir les régions démunies pour assurer leur développement", a-t-il assuré. Au volet agricole, le ministre a annoncé le règlement de plus de 77.000 dossiers relatifs à l'effacement de la dette des agriculteurs auprès de la Banque algérienne du développement rural (BADR) pour un montant de 19,3 milliards de DA et de la Caisse nationale de la Mutualité agricole (CNMA) pour 16,7 milliards DA, soulignant que les exonérations fiscales dont a bénéficié la filière lait, conformément au texte de la Loi de finances 2011, "concernent les éleveurs de vaches laitières, ainsi que les producteurs, collecteurs et distributeurs de lait frais". Il a ajouté que ces mesures ne concernent pas "les transformateurs et les importateurs de lait frais ou les importateurs de poudre de lait". Le texte de la Loi de finances 2011 sera voté, mercredi, lors d'une séance plénière consacrée également au vote d'un texte de loi portant protection des personnes âgées.