L'Afrique est en train de vivre une épidémie "dramatique" de choléra, a alerté jeudi à Alger l'expert-consultant à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Mohamed Ouahdi, soulignant que le continent a représenté 98% du total mondial des cas en 2009. "L'Afrique vit une épidémie dramatique de choléra. Ce continent a représenté 98% du total mondial des cas de choléra en 2009 avec 217.333 cas contre 179.323 cas en 2008", a relevé M. Ouahdi lors d'une rencontre consacrée à la présentation du galet de chlore aux représentants du corps diplomatique africain accrédité à Alger. En se référant au relevé épidémiologique hebdomadaire de l'OMS, l'ancien directeur de la prévention au ministère de la Santé, a brossé un tableau noir de la situation sanitaire et préventive du choléra en Afrique. Il a indiqué que huit pays, à savoir l'Afrique du Sud, l'Ethiopie, le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Soudan et le Zimbabwe, ont concentré 191.537 cas, dont 4336 mortels, en 2009, soit 88% des cas notifiés et des décès sur le continent africain. M. Ouahdi a appelé les pays africains à donner la primauté aux actions préventives afin de faire baisser les dépenses liées à la prise en charge thérapeutique de la maladies qui sont onéreuses, déplorant l'absence d'échange d'expériences, de ressources humaines et de programmes communs africains pour la prise en charge de l'épidémie. Il a présenté, par ailleurs, l'expérience algérienne en termes de lutte contre la propagation des maladies à transmission hydriques, notamment, le choléra, cette maladie qui n'a plus enregistré de cas depuis l'année 1996 grâce à un plan national lancé à partir de l'année 1987, rappelant que le pic de l'épidémie à été constaté en Algérie en 1986 avec 8.000 cas et 452 décès. Parmi les actions à mener pour lutter contre la propagation des maladies à transmission hydrique en Afrique, M. Ouahdi a proposé la généralisation du nouveau procédé de pastille diffuseuse de chlore au niveau des puits individuels et familiaux et des bâches d'eau et citernes normalisées et la poursuite de la mise en oeuvre du système de surveillance sentinelle du chlore au niveau des points d'eau et ouvrages hydrauliques. Le galet de chlore, fabriquée par la société algérienne "CCS, santé et environnement", est destiné pour la désinfection des bâches à eau et des puits à fond vaseux, sablonneux ou pierreux et à faible volume d'eau. Son utilisation a été recommandée depuis février 2008, selon les explications du responsable de la société, Kara-Omar Bakir. Soulignant que les pays africains sont "confrontés à une résurgence de maladies à transmission hydrique, particulièrement le choléra", M. Kara-Omar a rappelé que "l'efficacité du galet de chlore a été testée par des essais réalisés dans des puits et des bâches d'eau de plusieurs wilayas du pays sous la supervision des services du ministère de la Santé". Il a indiqué que la production quotidienne du galet de chlore varie entre 1000 et 5000 unités, précisant qu'un seul galet peut désinfecter jusqu'à 150.000 litres d'eau par mois.