La crise ivoirienne a connu lundi un nouveau développement après l'annonce de sanctions internationales contre le président sortant de la Côte-d'Ivoire Laurent Gbagbo pour l'obliger à céder le pouvoir au vainqueur légitime de la présidentielle Alassane Ouattara. Devant la persistance de la crise politique dans son pays, Laurent Gbagbo a été interdit lundi de visa sur le sol des pays de l'UE tout comme 18 membres de son entourage. Les sanctions internationales prévoient également le gel des avoirs pour le refus de Gbagbo de céder le pouvoir au président élu au second tour de la présidentielle ivoirienne Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale. Ces sanctions doivent normalement entrer en vigueur mercredi. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, avait endossé la responsabilité finale de la crise politique ivoirienne à "ceux qui empêchent un transfert rapide et pacifique du pouvoir au président élu Alassane Ouattara, en référence au camp Gbagbo qui s'accroche au pouvoir, défiant la communauté internationale qui réclame son départ de la présidence ivoirienne. Après l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre en Côte d'Ivoire, le pays s'est retrouvé avec deux présidents proclamés Gbagbo et Outtarra et la situation a dégénéré en violences entre partisans des deux camps, qui ont fait plus de 50 morts et 200 blessés, selon la Haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Navi Pillay. Navi Pillay a en outre fait état, dans un communiqué publié dimanche soir, de "violations massives des droits de l'Homme" en Côte d'Ivoire à l'encontre des partisans du président élu Outtarra, signalant l'enlèvement de "centaines de personnes". "Les informations indiquent que des personnes enlevées sont emmenées de force dans des endroits de détention illégaux où elles sont gardées au secret et sans instruction. D'autres ont été retrouvées mortes dans des circonstances suspectes", a indiqué Mme Pilay. Dans le même contexte, le chef de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), Choï Young-Jin a dénoncé l'accroissement des actes hostiles mené par le camp Gbagbo" à l'endroit de la communauté internationale, y compris le corps diplomatique, les Casques bleus de l'Onuci et les forces françaises de l'opération Licorne". La même source a également fait savoir que des jeunes armés du camp Gbagbo avaient procédé à des fouilles des domiciles des personnels des Nations unies à la recherche des armes. Laurent Gbagbo a réclamé le départ de l'Onuci de la Côte d'Ivoire qu'il accuse d'appuyer militairement l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) soutenant son rival Alassane, ce qu'à rejeté l'Onu par la voix de son secrétaire général Ban Ki-moon. Les Forces nouvelles qui contrôlent le nord du pays, ont exhorté l'ONU à "corser" le mandat de ses forces en Côte d'Ivoire "face aux exactions contre les populations ivoiriennes". "Nous voulons que l'ONU et la communauté internationale aillent au-delà de ces condamnations et de ces déclarations pour agir de façon véritable sur le terrain et sauver le peuple de Côte d'Ivoire", a déclaré le porte-parole des FN à Bouaké, Félicien Sékongo, à l'issue d'un entretien avec les responsables militaires du détachement de l'Onuci. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir lundi pour étudier la prolongation de sa mission en Côte d'Ivoire au-delà du 31 décembre.