Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a réaffirmé la disposition du Front Polisario à adhérer à toutes les tentatives de négociation soulignant par la même que "l'option de la guerre reste de mise". Le peuple sahraoui "ne saurait patienter indéfiniment et sa patience a des limites", a déclaré le Premier ministre sahraoui dans un entretien accordé au quotidien espagnol Noticias De Navarra et repris lundi par l'Agence de presse sahraouie SPS. Il a souligné que "si le Front Polisario choisit l'option de la guerre, l'opinion publique internationale comprendra et tout un chacun sait où peuvent mener 20 ans de patience". A une question sur d'éventuelles avancées concernant les négociations en cours avec le Maroc, M. Taleb Omar a précisé ne rien espérer des réunions de New York. "Nous participons à ces réunions mus par une bonne volonté et je ne pense pas que le Maroc puisse changer sa position qui constitue une pierre d'achoppement", a-t-il dit. S'exprimant sur les dernières déclarations du souverain marocain, le Premier ministre sahraoui a fait savoir que "les choses empirent à la lumière d'actes de répression au Sahara occidental occupé commis par la Maroc". Il s'agit "de plusieurs années d'attente et de tergiversations et le peuple ne saurait attendre indéfiniment", a-t-il dit précisant que "notre patience a des limites et nous avons adopté depuis 1991 une résistance pacifique, mais la situation s'est aggravée notamment avec le démantèlement du camp de Gdeim Izik". Par ailleurs, M. Abdelkader Taleb a précisé qu'"un sondage auprès du peuple sahraoui donnerait une majorité pour le retour à la lutte armée". "En tant que politiques, nous nous trouvons face à une situation compliquée d'autant que nous ne voulons accorder au Maroc aucun prétexte pour qu'il puisse entraver le processus de paix, notamment après les réactions internationales aux évènements de Gdeim Izik qui l'ont mis dans l'embarras", a-t-il ajouté. Concernant le rôle de l'Onu, le Premier ministre sahraoui a précisé que "les Nations unies sont en mesure d'organiser un référendum et surveiller toute violation des droits de l'homme au Sahara occidental, mais le Maroc ne permettrait à aucune partie une telle initiative, pas même à la Minurso ce qui suscite moult interrogations", a-t-il ajouté.