La cité Saâdane, habitée par environ 2000 âmes, est la zone urbanisée la plus peuplée à Darguina, selon le recensement général des populations. La cité est pourtant considérée comme illicite par les pouvoirs publics puisque les habitants ne parviennent pas à régulariser leurs terrains et ce, depuis des décennies. Le quartier a été érigé après le séisme qui a fortement secoué la région de Darguina en 1974. Après cet événement, une commission de wilaya s'est déplacée sur les lieux pour choisir un terrain qui convienne à la construction d'habitations au profit des familles les plus touchées. Ladite commission avait retenu le lieudit Saâdane dépendant de la direction des forêts. Dés 1975, la commune a aménagé les lieux et a entrepris la construction de 100 logements avec l'aide de l'Etat, et le tout sera inauguré par le wali et les autorités concernées qui ont par ailleurs remis les clés aux bénéficiaires. Mais la surprise des habitants fut grande, lorsque, en 1987, ils découvrent que leur cité est considérée illicite par les mêmes pouvoirs publics. Sur ce volet, l'APC et l'association du quartier ont saisi les hautes autorités mais sans aucune suite favorable. « Certes, notre cité est une cité de recasement mais je ne vois pas comment des constructions inaugurées par le wali peuvent se révéler, des dizaines d'années plus tard, comme illicites » s'interroge un résidant du quartier qui, au nom des autres habitants de la cité, rappelle que le souhait de tous et d'accéder un jour à la propriété.