Les huit familles occupant la gare ferroviaire de Berrouaghia (Médéa) ne savent plus quoi faire pour que le lieu de leur résidence soit réellement synonyme de quiétude et de bon-vivre. En effet, selon les déclarations de quelques chefs de famille, la gare de Berrouaghia est devenue le lieu où des délinquants s'adonnent impunément à toutes sortes de dérives, constituant ainsi un véritable danger pour les riverains. Consommation de drogue et d'alcool, violence, vol, vulgarité caractérisent au quotidien cette gare, au vu et au su de tous. Le phénomène s'est accentué après « l'abandon », il y a plusieurs années, par la Société nationale de transport ferroviaire de la gestion des gares de la wilaya de Médéa pour fermeture définitive des anciennes lignes de la région. « Après la décision émanant de la SNTF relative à la suppression définitive de l'ancien tronçon ferroviaire de la wilaya de Médéa, à voie étroite, notre gare a été carrément abandonnée. Cette situation nous préoccupe sérieusement. Nous exerçons en tant que cheminots à Blida et notre fonction ne nous permet d'être présents dans nos domiciles qu'un seul jour par semaine, laissant ainsi nos familles seules », se plaint un chef de famille qui s'est présenté à notre bureau de Blida en ultime recours. Selon notre interlocuteur, les différentes doléances envoyées aux autorités concernées, dont nous détenons des copies, en vue de sécuriser les lieux et préserver le patrimoine de la SNTF sont restées sans suite. « Face à l'indifférence des autorités concernées, des biens appartenant à la SNTF ainsi que des documents d'archives d'une extrême importance ont disparu de la manière la plus aisée, tout à fait comme dans la jungle sans qu'aucune autorité ne s'implique pour arrêter ces graves dérives », ajoute-t-il. Enfin, au moment où certains pays développent leur tourisme et même leur région grâce aux anciennes gares, devenues des lieux de « pèlerinage » pour de nombreux curieux et amateurs de l'ancien temps et des trains à vapeur, notre pays, de surcroît la SNTF, semble encore négliger son « riche » patrimoine et même la sécurité de ses travailleurs !