Le bâtonnier de la région de Batna attend toujours pour examiner une plainte, pas comme les autres, déposée par un citoyen constantinois, Filali Abdelkrim, contre un cabinet d'avocats, sis à Aïn M'lila. Constantine De notre bureau Ce dernier conduit, en effet, une affaire judiciaire contre ce même citoyen au profit de la coopérative immobilière An-Nacim, représentée par son président B. Djamel et dont le siège social est situé à Constantine. Rien de particulier si ce n'est que le citoyen, Filali A., n'en revenait pas en découvrant que son prétendu adversaire n'est même pas au courant de cette soi-disant plainte. Le président de la coopérative est même allé plus loin en signant une déclaration sur l'honneur, dont nous détenons une copie, pour signifier qu'il n'a jamais déposé plainte contre M. Filali. Or, la plainte a été enregistrée effectivement à la chambre civile près le tribunal de Constantine sous le numéro 08/3149. Lors de l'audience qui a eu lieu le 13 juillet dernier, ni le prétendu plaignant ni ses avocats n'étaient présents. Sur le fond, la plainte a été rejetée alors que dans la forme, le magistrat président l'a jugée recevable, et ce, malgré que l'accusé et son avocat aient prouvé le faux et l'usage de faux. Qui a pu introduire une telle plainte si ce n'est pas le concerné lui-même ? Est-il possible qu'un tribunal enregistre une plainte au nom d'une personne qui ne s'est pas présentée ? Pourquoi un avocat de la wilaya d'Oum El Bouaghi est-il sollicité pour plaider une affaire opposant deux Constantinois ? Et surtout, que cache cette manœuvre dont les instigateurs semblent très sûrs d'eux-mêmes et capables de manipuler l'administration judiciaire ? Les réponses à toutes ces questions pourraient conduire à lever le voile sur une cabale qui ne dit pas son nom, impliquant des cadres de la justice. Cette affaire ne serait en effet qu'une partie subsidiaire d'un conflit de voisinage transformé en une bataille entre David et Goliath, tout simplement parce que l'un des acteurs est un magistrat de haut rang. Filali A., voisin de ce magistrat dans un lotissement de villas situé au quartier résidentiel de Boussouf, n'est pas au bout de ses peines, lui et un autre voisin, qui vient d'être condamné d'ailleurs à 5 ans de prison ferme dans l'une des nombreuses affaires qui l'opposent lui et Filali au magistrat. Ce conflit, qui date déjà de quelques années, a atterri même sur le bureau de M. Belaïz, suite aux multiples doléances des deux citoyens. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes par l'administration judiciaire, mais jusqu'à aujourd'hui, aucune suite n'a été donnée. A l'origine du conflit de voisinage, une plainte des deux citoyens contre le magistrat qui aurait opéré une extension de sa propriété aux dépens de ses voisins. Le wali de Constantine, par le biais du directeur de l'urbanisme et de la construction, avait reconnu (courrier n° 635 daté du 2 mai 2007) que les transformations faites par le magistrat et le terrain annexé sont des opérations non réglementaires. Ceci dit, aucune instance locale, notamment les services de la commune, n'a levé le petit doigt pour empêcher ces extensions. Quant aux deux voisins plaignants, ils sont traînés eux et leurs enfants devant les tribunaux, parfois par des personnes qu'ils ne connaissent même pas, depuis le jour où ils ont osé protester.