Ils n'avaient pas tort les Béni-Safiens qui nous avaient appelés à la rescousse pour alerter sur l'état de malpropreté qui a repris de plus belle dans leur ville. L'un d'eux nous avait même dit que si une bonne partie de la ville est construite sur du remblai tiré de la mine pour combler et terrasser les crevasses, actuellement, ce sont des détritus de toutes sortes et des gravats qui sont en train de faire cet office. Effectivement, au niveau de l'oued qui sépare le plan 2 et Boukourdan, une décharge sauvage, éliminée un moment, a repris du service. Est-ce la faute à la municipalité ou à l'incivisme ? Pour certains, il n'est pas difficile de trancher lorsqu'on se rappelle que la précédente municipalité avait rendu à la cité de Sidi Boucif son titre de « Bni-Saf ezzine », un titre que la plus célèbre gouailleuse de raï lui avait attribué. Plus loin, sur la principale voie d'accès à Boukourdan, là où un mur de soutènement s'est effondré, il s'est ajouté le phénomène de la saleté. En effet, près d'un arrêt de bus devenu inutilisable pour les usagers, trône une benne à ordures déposée là. Autour d'elle, les immondices s'amoncellent. Une partie a été mise en feu. Un voisin nous aborde et se plaint des moustiques qui prolifèrent autour de la benne et qui leur font la vie dure : « Cela fait plus d'une semaine qu'elle est là, ce n'est pas normal. Ils sont passés mais ils ne l'ont pas prise. Et dire qu'un élu municipal habitant Boukourdan emprunte chaque jour cette voie. » Surdimensionnée par rapport aux rejets du quartier, la benne ne peut être pleine rapidement. Et rapidement avec les chaleurs, elle devient pestilentielle. Ainsi, si certains ont du courage pour s'en approcher et y jeter leurs ordures, d'autres y répugnent.