Le ramassage des ordures ménagères dans la commune d'Azazga connaît des perturbations depuis une semaine. Motif : il n'y a plus de décharge depuis près de deux ans. L'ancien site où étaient rejetés les déchets de la commune, à la périphérie du chef-lieu, avait été fermé par les riverains pour cause de nuisances. Depuis, l'APC se débat dans l'inextricable problème d'évacuation des ordures. Plusieurs communes limitrophes avaient été sollicitées pour permettre l'accès aux camions d'Azazga dans leurs décharges respectives, comme Souamaâ, Yakouren, et Bouzeguène, mais cela a vite soulevé l'opposition des citoyens de ces localités. Pendant plusieurs mois, les rejets ont été acheminés vers la décharge de Boukhalfa, près de Tizi Ouzou, jusqu'à la fermeture de ce site récemment. L'APC avait cru trouver une issue à cette situation après un choix de terrain effectué en commission de daïra au mois d'août dernier. Sis à 7 km du chef-lieu, le terrain, propriété de la commune, était indiqué selon les élus locaux pour la réalisation d'un centre d'enfouissement technique (CET). Un travail d'explication en direction des comités des villages a été effectué en présence du directeur de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, a indiqué le P/APC d'Azazga, M. Mezouani, citant les caractéristiques d'un tel centre qui permet un traitement optimal des déchets sans causer des désagréments sur les riverains. « Les premières maisons se trouvent à 800 mètres de ce site, alors que la réglementation ne limite cette distance qu'à 200 mètres », souligne-t-on à l'APC. Cela n'a pas empêché que des oppositions ne se manifestent, compromettant la réalisation de ce projet vital pour la commune. « Nous avions prélevé sur le budget supplémentaire de l'année en cours le montant nécessaire à l'étude du CET. La wilaya nous a assuré qu'elle prendrait en charge sa réalisation », a souligné le P/APC. La commune est face à une situation intenable. Les ordures s'amoncellent dans les villages et au chef-lieu, faisant planer un vrai risque sanitaire. Le maire en appelle à la responsabilité et à la sagesse : « Nous devons trouver une solution dans l'immédiat. Nous sommes à l'orée de la rentrée scolaire. Nous avons 14 écoles primaires, 4 CEM, 3 lycées et un CFPA qui ont besoin de la prise en charge des déchets. Il n'est pas raisonnable de vouloir protéger son village si on met en danger le chef-lieu qui reçoit la population scolarisée de toute la commune. Et nous insistons sur le fait que la réalisation d'un CET n'a aucune incidence sur l'environnement des villages, en raison de la technique d'enfouissement utilisée. Au contraire, cela créera de l'emploi dans l'activité de traitement et de récupération des rejets ». Après la mise en service d'un important projet d'assainissement du chef-lieu et la poursuite des travaux de réfection du réseau AEP, ainsi que le lancement de l'étude d'assainissement des villages, la commune se retrouve devant un blocage inattendu au sujet de l'aménagement d'une décharge publique contrôlée. Il s'agit pourtant d'une question élémentaire qu'il faudra dépasser rapidement, dans une commune de 33 000 habitants qui aspire à statut de wilaya déléguée.