Qui va sauver Azazga de l'amoncellement des ordures ? La situation est bloquée depuis la fin de l'année dernière, lorsque le choix d'un terrain pour un CET (centre d'enfouissement technique) a suscité de vives oppositions de riverains. Depuis, les 14 villages de la commune sont abandonnés à leur sort s'agissant de la prise en charge des ordures. Des tentatives de trouver des solutions provisoires pour le règlement de ce problème ont buté sur de nombreuses autres oppositions que les comités des villages n'ont pas pu aplanir. Le résultat est lourd de conséquences sur l'environnement. Les ordures s'amoncellent dans les villages. La crise sanitaire a été écartée par la période hivernale, mais la montée progressive de la température va rapidement faire planer un grave risque sur la santé publique. Les ordures ne sont plus ramassées dans les villages depuis la fin de l'année dernière. Seul le chef-lieu de la commune, les établissements scolaires et les institutions sont concernés par la collecte des rejets. Chaque matin, les villageois longent des monceaux d'ordures pour se rendre à leur travail. A qui la faute ? A l'APC, à l'administration locale, aux comités des villages, aux villageois eux-mêmes, à l'administration centrale ? L'échec est total et dure depuis des mois. L'hiver a permis aux autorités locales d'oublier le problème, mais il ne manquera pas de surgir lorsque la décomposition des rejets va affecter l'air ambiant. Le président d'APC dit avoir déployé le maximum d'efforts pour trouver une issue à la crise environnementale qui menace la commune. Depuis la fermeture il y a près de deux ans de l'ancienne décharge située à la périphérie du chef-lieu, la commune s'est retrouvée sans site destiné à recueillir les 14 tonnes de déchets rejetés quotidiennement par la collectivité. L'urgence est signalée, dit le P/APC. « Face à l'arrivée des chaleurs, il y a urgence de disposer d'un site même provisoire pour l'enfouissement des ordures. Le site qui nous a été réservé actuellement (sur la route de Yakouren, NDLR), ne s'y prête pas même du point de vue de l'environnement. Si nous y déposons les rejets de tous les villages, la décharge va déborder en un mois », dit le P/APC. Après la remise en cause du projet de CET, l'APC avait entrepris des contacts, en septembre dernier, avec les comités des villages pour trouver une solution de rechange. La proposition de répartir la charge des ordures sur quatre endroits différents avait recueilli l'aval des différents comités des villages. A la mise en application de cette proposition, des oppositions se sont révélées. Cela n'a pas été résorbé par les comités des villages. « L'APC s'était engagée à mettre les moyens humains et matériels de la commune pour l'acheminement des rejets de tous les villages sur ces sites où un enfouissement quotidien des ordures était prévu. Mais devant des oppositions, le P/APC n'a pas les moyens d'y faire face ou de les lever. Cela interpelle les représentants de l'Etat et les services de sécurité », nous dit le maire. « Nous attendons l'inscription officielle d'un CET et sa mise en œuvre effective pour un règlement définitif de la question », ajoute le P/APC. Il soulignera que 50% du territoire de la commune relève de la direction des forêts. Si cette dernière délimitait un site d'enfouissement en périmètre forestier, le problème sera vite réglé, car la question des oppositions de riverains ne se posera pas, conclut le maire. Interrogé, l'inspecteur de l'environnement à la wilaya de Tizi Ouzou se montrera étonné que les ordures ne soient pas ramassées dans les villages de la commune d'Azazga. « L'administration a donné des instructions à l'APC pour le ramassage des ordures sur l'ensemble de la commune », nous a-t-il déclaré. A ce sujet, le P/APC dira n'avoir reçu aucun écrit se rapportant à la collecte des ordures ou même à un projet de CET.