La cité de regroupement d'Ighrem située sur la RN 5, à 40 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Bouira constitue une véritable tache noire au regard de l'existence -à ce jour- notamment dans sa face cachée, des constructions vétustes, en toub (torchis), où l'absence des conditions élémentaires à une vie décente est le lot quotidien des habitants. Eu égard à l'ambiguïté de la nature juridique de l'assiette foncière où fut bâti ce village, les élus qui se sont succédé à la tête de la municipalité d'Ahnif, n'avaient pu y lancer un quelconque programme de relogement ou de restauration. L'argument de l'absence d'actes de propriété chez les villageois, est à chaque fois présenté comme argument par les élus locaux pour leur signifier qu'ils ne peuvent prétendre à une aide à l'auto-construction dans le cadre de l'habitat rural. Les plus pauvres du village, qui contrairement aux nantis ayant reconstruit leurs maisons, attendent toujours un geste salvateur de l'Etat pour améliorer leurs maisons menaçant ruine à chaque fois qu'il vente ou qu'il pleuve. « L'insertion du village à titre dérogatoire dans le programme du logement rural s'avère une solution salutaire qui pourrait embellir le village et lui donner ainsi une image reluisante qui lui sied », fait remarquer un villageois, tout en stigmatisant les autorités locales qu'il accuse d'avoir méprisé sa localité. Et à un autre résident d'abonder dans le même sens en préconisant l'achat et la viabilisation d'une nouvelle assiette foncière qui permettrait, selon lui, de décharger le village qui étouffe à cause de la surpopulation avoisinant les 5000 h environ. Notons enfin, que la prospection d'une assiette foncière non loin du village est loin d'être une sinécure pour la municipalité d'Ahnif pour permettre aux villageois d'Ighrem de bénéficier au moins de lopins de terre viabilisés à défaut de logements.