Si le secteur du tourisme commence à prendre son souffle dans les autres régions d'Algérie, le plan de sa relance en Kabylie est encore embryonnaire. L'activité touristique au Djurdjura ne profite pas aux populations locales, et la manière dont elle se déroule est inadéquate avec le plan de la protection de l'environnement. Par ailleurs, Le projet de l'écotourisme initié par le Parc national du Djurdjura vise à minimiser les effets négatifs engendrés par le tourisme de masse qui continue à dévaster l'environnement naturel. A l'inverse du tourisme incontrôlé qui affecte la nature, l'écotourisme est une initiative prometteuse qui a pour objectif la sauvegarde et la valorisation de la biodiversité qui caractérise la zone montagneuse. Cette démarche qui se veut à la fois durable et écologique, se traduit par la prise de conscience des dangers qui menacent l'environnement ainsi que par les interventions urgentes pour faire face à ces dangers et protéger la nature. La priorité de cette nouvelle approche consiste à lutter contre les friches touristiques immobilières. Et cela par le travail en synergie avec les acteurs publics et privés qui sont concernés directement par le tourisme. Cependant, la conciliation du tourisme et de l'environnement naturel nécessite des efforts coordonnés de toutes les parties impliquées afin d'élaborer un plan efficace qui encourage le développement durable dans la région. C'est pourquoi, le département de l'animation et de vulgarisation au niveau du Parc, insiste sur la nécessité de la prise en compte de la connaissance de l'espace protégé par les opérateurs touristiques. Le même département préconise aussi la construction des infrastructures touristiques en zones périphériques ainsi que la promotion des gîtes ruraux qui permettent aux riverains de prendre le relais de l'activité touristique. Par l'organisation des visites guidées, expositions, séminaires et journées d'étude, le Parc adopte un plan de sensibilisation et de vulgarisation en direction des riverains et du public d'une manière générale. La direction du PND a également pour but la révision des connaissances sur l'environnement naturel et cela en encourageant la recherche scientifique. La même direction inscrit aussi un plan de lutte contre la pollution générée par les rejets des eaux usées notamment au niveau des stations touristiques, comme elle lutte également contre l'installation de nouvelles carrières productrices d'agrégats et autres matériaux. L'avènement de l'écotourisme peut redonner une nouvelle dynamique au secteur économique et faire sortir la région de son inertie dans la mesure où son plan d'action vise à faire participer la population locale par la valorisation du patrimoine culturel et sa transmission aux générations futures en tant que témoins de l'expérience et des aspirations humaines. La commercialisation de la production locale à savoir l'artisanat et les produits agricoles est envisagée. Cependant la culture locale ne se réduit pas aux objets ethnographiques, en ce sens que l'activité touristique implique toujours les relations interpersonnelles. Et cela entraîne le contact de ces personnes avec les modes de vie et les manières de penser étrangères. A ce titre, L'absence d'une réflexion sur la gestion des rencontres interculturelles peut engendrer des résultats contraires. De plus, la sécurité qui constitue le substrat de l'existence même de l'activité touristique n'est pas rétablie en Kabylie. La station de Tala Guilef qui représente un pôle d'attraction important est jusqu'à présent inaccessible aux visiteurs. Vu la réalité du terrain dans la région, même le projet le plus élaboré pour promouvoir l'activité touristique reste une utopie.