La tension est montée d'un cran hier, dans l'enceinte de la zone industrielle de Sidi Bel Abbès, après l'instauration des droits d'accès au site (entre 30 et 50 dinars) par l'entreprise de gestion de la zone industrielle (ENGZI). Cette décision, applicable depuis le 1er septembre, a été unanimement rejetée par les industriels domiciliés au niveau de la zone. « C'est avec un grand étonnement que nous avons découvert que la société de gestion de la zone industrielle a érigé un portail donnant accès à la zone et instauré des droits d'accès de 30 à 50 dinars à toute personne véhiculée désireuse se rendre dans la zone », signale un fabricant de produits pharmaceutiques, en colère contre cette décision qu'il qualifie d'unilatérale. « Le responsable de la société de gestion a pris cette décision sans consultation, ni avis des premiers concernés, à savoir les industriels et promoteurs économiques », dit-il. Selon certains opérateurs, ladite décision n'a pas manqué de créer d'interminables chaînes de voitures à l'entrée de la zone, avec son lot de disputes quotidiennes entre les agents de sécurité et des automobilistes. « Cette situation risque de pénaliser notre activité étant donné que beaucoup de clients se réorientent vers les entreprises privées à l'extérieur de la zone pour s'approvisionner en divers produits », note pour sa part un producteur de produits laitiers. Qualifiant cette mesure de « racket déguisé », des opérateurs économiques ont appelé les pouvoirs publics à mettre un terme à cette situation d'« abus ». « La zone industrielle n'est pas une foire et les propriétaires sont libres de recevoir leurs clients et autres personnes sans que ces derniers ne soient soumis à un racket déguisé », relève M. Hamadi, directeur général de la Sarl Hysa. Contactés par nos soins, les responsables de l'ENGZI estiment que les droits d'accès appliqués depuis le 1er septembre dernier aux automobilistes visent, entre autres, à rééquilibrer la trésorerie de l'entreprise qui connaît un déficit de plus de 3 milliards de centimes. « L'ENGZI s'occupe de la gestion et de l'embellissement des espaces situées au niveau de la zone. Les droits d'accès serviront également à lancer des travaux de réhabilitation du site », selon le directeur financier de l'ENGZI, M. Lalout. S'agissant du vent de colère soulevé par l'application de cette décision, notre interlocuteur a indiqué qu'une réunion devrait regrouper aujourd'hui les représentants des opérateurs économiques établis dans la zone industrielle, les responsables de l'ENGZI et le wali pour dégager une solution « consensuelle » prenant en considération les intérêts des uns et des autres.