La population juvénile de Tizi Ghenif a du mal à trouver des espaces de rencontre, ou autres lieux, lui permettant de fuir la monotonie qui caractérise son quotidien, et ce malgré l'existence d'édifices réalisés à coups de millions de dinars pour servir de structures culturelles. Elles ont servi durant la période ayant suivi leur ouverture et peu de temps après, elles baignent dans un état d'abandon et de dégradation avancés. « Quels gâchis ! », ne cesse-t-on pas de s'exclamer. En effet, à proximité même du siège de daïra, un musée-stèle baptisé du nom du colonel Ali Mellah, inauguré, faut-il le rappeler, en juillet 2000 se trouve délaissé, alors qu'il peut faire l'objet d'un petit centre culturel étant donné qu'il abrite une petite salle d'exposition de documents, de photos et d'autres effets évoquant la guerre d'Indépendance , ouvert que rarement à l'occasion des fêtes nationales en rapport avec la Guerre d'Algérie, un club d'informatique fermé, une cellule d'écoute également close depuis 2003. Une bibliothèque dotée d'une salle de lecture dont les rayons se révèlent quasiment vides, mise en service seulement durant l'année scolaire et tenue par des employés recrutés dans le cadre du filet social. Des canettes et autres bouteilles de bière et autres saletés jonchent le sol du jardin qui domine l'entrée du site du côté sud. « Une fois, Il a fallu que nous organisions un volontariat pour enlever toutes sortes de détritus mais depuis quelques mois, on nous a interdit l'accès au site alors que l'APC de l'époque nous a autorisé à utiliser un des locaux comme bureau de notre association », a déclaré un fils de chahid affilié à la FFC. Au cœur de la localité, une salle de cinéma existe depuis des décennies, elle aurait pu soulager les cinéphiles et servir considérablement à combler tant bien que mal le vide culturel qui plane sur la région mais la réalité fait que la déliquescence a eu raison de l'édifice. Ce dernier a été réformé par le CTC suite aux multiples fissurations qu'il présente. Il est en passe de devenir un urinoir. Une puanteur pernicieuse se dégage de l'intérieur. La boiserie disparaît peu à peu, les détériorations ont gagné gravement les sièges et quelques-uns sont arrachés et traînent à l'intérieur de la salle. Celle-ci a été louée un certain temps à un particulier. Les cinéphiles locaux ont pu profiter des projections vidéo qu'on leur proposait mais cela a été de courte durée. Notons que cet espace a été beaucoup utilisé lors de plusieurs campagnes électorales. A quelques pas de là, au niveau du complexe sportif de proximité (CSP) qui jouxte le musée-stèle Ali Mellah, un foyer de jeunes dont les travaux de réalisation sont arrivés à terme il y a presque une année, ne sert toujours pas. Il demeure encore sans équipement en matériel approprié. Sa mise en service dans les meilleurs délais ne sera que salutaire pour la jeunesse locale. Ce constat décevant démontre à quel point la chose culturelle n'intéresse que trop peu les collectivités locales.