Les villages Tizroutine, Les Zidis et Talaoubride ne sont toujours pas raccordés aux réseaux d'eau potable et d'assainissement. Situés à 5 km au sud de Bordj Menaïel, ces villages éparpillés sur d'étendues surfaces agricoles semblent privés du strict minimum pouvant y retenir les habitants pour quelques années encore. « Nous sommes tout simplement oubliés. A qui voulez-vous qu'on s'adresse. Nous avons cessé de réclamer depuis longtemps. Nous avons eu tant de promesses mais elles ne sont jamais suivies d'effets. Il nous reste que de patienter et accepter cette réalité », tels sont ici les propos d'un vieil habitant du village Tizroutine. Des propos qui expriment ainsi un état d'esprit d'une population livrée à elle-même et qui n'a eu que des promesses à leurs difficultés. Ici, les habitants parlent de la crise de l'eau potable et l'absence de réseau ainsi que des difficultés de s'en procurer. La majorité d'entre eux ajoutent-ils parcourent plus d'un kilomètre pour la puiser à partir des sources naturelles de la région. Ils se plaignent de l'absence du réseau d'assainissement et des eaux usées qui coulent à proximité des habitations et les odeurs nauséabondes qui s'y dégagent ainsi que les risques de contamination qu'ils encourent tout au long de l'année. Outre cela, les habitants parlent de l'absence de toute autre commodité pouvant rendre la vie supportable dans ces bourgs oubliés. Ces trois villages réunis ne sont dotés d'aucune infrastructure de soin. Pour les besoins de santé, les villageois sont contraints de parcourir plus de 5 km pour rejoindre les infrastructures hospitalières du chef-lieu de Bordj Menaïel. La frange de jeunes quant à elle n'a bénéficié d'aucun espace de divertissement ni d'infrastructures de sport ou de jeux. « Nous n'avons ni terrains de jeu homologués, ni salle de sport ni rien du tout », déplore Hamid, la vingtaine passée, en soulignant que le seul terrain dont disposent les trois villages jouxte une grande décharge sauvage. Ce qui crée d'énormes désagréments aux habitants des alentours et rend le lieu infréquentable.